[Voix du gars qui fait tous les previews de films à Hollywood] La semaine dernière, à l’émission Les Chefs…

Bienvenue au service à l’auto de l’émission Les Chefs! Est-ce que je peux prendre votre commande?

Vous avez la mémoire courte et vous ne vous souvenez pu très bien de votre date de naissance, de votre NIP pis de ce qui s’est passé la semaine dernière? On peut vous aider pour la troisième chose (pour les deux autres, trouvez-vous un fraudeur qui aura noté ça kek part).

Cette semaine…

Voilà quelque temps qu’on n’a pas eu de chefs invités pour faire des babounes supplémentaires du non-respect du produit. C’est donc avec plaisir qu’on accueille pour le huitième épisode la cheffe d’origine turque Fisun Ercan. On l’accueille par vidéoconférence, parce que faut pas charrier non plus, tsé. Avec toute la distanciation sociale qu’il y a entre les juges cette saison-ci, il faudrait louer un autre studio si on voulait ajouter une personne de plus au panel. Y’a aussi la possibilité d’abattre le mur mitoyen avec Bonsoir Bonsoir, mais on risquerait d’empiéter sur la loge de Jean-Philippe Wauthier.

Ce soir, les dudes-chefs devront cuisiner un mezzé chaud et un plat principal gastronomique, les deux végétariens et inspirés de la cuisine du Moyen-Orient. C’est pourquoi toute la pantry commanditée a été remplacée par un maudit gros pot de cumin pis des cannes de pois chiches. Bonne chance!

Les mezzés sont des plats conviviaux qu’on partage au début d’un repas. Ce sont aussi de bonnes occasions d’avoir de la misère à se concentrer sur la conversation parce que pendant que tu jases, les autres mangent, pis là tu te ramasses à payer pour un plat auquel t’as pas touché tant que ça.

La pression est forte sur Amine, parce qu’il a déjà travaillé au Boustan un été pendant ses études. Et aussi, accessoirement, parce qu’il est d’origine marocaine. Comme on le sait, le Maroc se situe en moyen-oriennie selon les gens, ce qui garantit que toutte goûte pareil parce qu’y’a rien qui dit plus «uniformité gastronomique» qu’une quinzaine de pays (une vingtaine en incluant le Maghreb) sur plus de 7 millions de kilomètres carrés. Ça en fait du mangeage de pita, ça!

Mais avant de débuter (c’est pas un épisode des Chefs en 2022 si y’a pas douze twists), c’est le temps d’un petit concours de sculpture.

Parce que cette année, l’émission met l’accent sur le pas de gaspillage alimentaire et l’importance de tout utiliser de chaque aliment, que ce soit le bout du concombre avec un petit batte de tige ou les arêtes de ta morue (que tu peux transformer en joli collier), les concurrents devront apprêter des artichauts, ce légume que tu pars avec de quoi de gros comme un poodle et tu finis avec de quoi de gros comme une gerbille pis ben de l’épluchure brunie amère à terre.

Le premier à finir de tourner ses artichauts (une opération qui consiste à sculpter un genre de diva cup végétarienne) pourra commencer son défi pendant que les autres se font un artichaut elbow à spinner du légume.

All I know is dans’ cuisine
You look like you’re havin’ fun
Open up your économe
Watch out, here I come

You spin me right ’round, baby, right ’round
Like an artichaut, baby, right ’round, ’round, ’round
– Dead or Épluché

Pendant que les aspirants-chefs ont chaut en arti, les juges discutent de ce qu’iels espèrent voir dans leur assiette.

D’emblée, Pasquale déclare qu’il est content du défi végé parce qu’il aime vraiment ça manger «sans protéine». C’est stratégique : quand tu manges un repas sans protéine, tu as plus rapidement faim pour un autre snack. C’est sa technique pour fitter jusqu’à sept repas dans sa journée, comme un Hobbit. L’erreur à éviter, selon lui, c’est que le mezzé chaud soit froid. Il faut également éviter que le mezzé soit un piano à queue ou le concept du libre-marché. Idéalement, ton mezzé chaud serait un plat comestible chaud. C’est la base.

Éplucheusement en avance, Elliot est le premier à finir de spinner de l’artiche et part le tïmeurre du défi. Ça met le feu au dardjière des quatre autres, qui embrayent en deuxième vitesse sur le gossage de légumes. Colombe, juge sévère, rejette tout artichaut qui n’a pas été tourné de façon à avoir l’air de l’un des quatre présidents du mont Rushmore.

Anthony est le dernier à terminer ses artichauts, et les techniciens de l’émission peuvent enfin faire entrer le gros container en studio, pour y mettre la demi-tonne métrique d’épluchures engendrée par ce défi.

Au menu des aspirants-chefs : beaucoup de chakchouka. Et pour nous, beaucoup de googlage pour mettre les k, les c et la hache dans le bon ordre.

– Tchateche chou kale.
– Non, Chichenitza ka.
– C’tu parent avec la tecktonik?
– Chackchou… chakchou… chackchouka!
– À tes souhaits.

Pour son plat principal, Elliott compte faire un mijoté d’haricots coco aux saveurs de chakchouka. T’essaiera de dire ça rapidement trois fois d’affilée.

Amine va faire un oeuf 64, qui est un oeuf capable de faire des graphiques 3D. À moins qu’on soit en train de se mélanger avec le Nintendo du même nombre? Entéka.

Adrian, lui, met à profit son cours optionnel de ninja à l’ITHQ et sort sa technique de couteau double pour crisser toute une volée à ses tomates.

Le tout lui donne des airs de slasher de film d’horreur des années 80 ou d’un chef de teppanyaki qui te fait toujours la joke que c’est son premier jour avant de crisser le feu à tes pétoncles sur le grill en pitchant un oeuf frais dans son grand chapeau.

La boulangerie va bon train pour les tipinpita, comme les appellent les juges (on va pas les ostiner sur le nom, c’est elleux les pros) et ça court d’un bord pis de l’autre en cherchant le cumin pis y’é où le cumin y’é sur mon poste le cumin kekun a vu le cumin c’est moé qui a le cumin. Cumin ça que la prod avait du budget pour yienque une bouteille de cumin? Quelqu’un peut leur dire qu’il existe aussi d’autres épices du Moyen-Orient, comme le sumac, le carvi pis le Club House?

Côté plaçage dans l’assiette, le thème de l’épisode semble être «si ton trio du Amir te coûtait 75$, à quoi ça ressemblerait?» alors que la moitié des plats sont des tites bouboules frites genre falafels, et l’autre moitié des chèques choux cas.

Les plats d’Amine étaient parfaits. Y’avait pas de faute. Tout était incroyable. Bla bla bla, c’est plaaaate. On veut du drama!

La tartelette d’Elliot était d’une portion «inappropriée», le genre de portion qui passe des commentaires sur ton décolleté. Quant à son haricococo, il était accompagné d’une sauce zoug, ce qui fait beaucoup de drôles de mots dans une seule assiette. Malgré tout, la portion a été jugée insuffisante. Qui sait? S’il avait inversé ses deux plats, il aurait peut-être eu une note parfaite.

Jean-Christophe a refait la même erreur que la semaine dernière : croire que le zucchini est un légume qui mérite d’être mangé. Tombez pas en bas de votre chaise, mais ça goûtait encore a-rien. Il aurait dû ajouter du cumin.

Adrian a choisi de décliner le pois chiche de multiples façons : en canne, séché, et en hummus Fontaine Santé. Si son entrée a impressionné les juges, son plat principal s’est heurté aux hautes exigences en falafel de Pasquale.

Quant à Anthony, comment on dirait ben ça… Disons que quand la seule chose qu’on aime de ton assiette c’est ton pain pita pis encore là, juste les bouttes qui ont touché à rien d’autre dans l’assiette, c’est le temps d’aller réviser tes techniques de désossage de cailles, ton timing de cuisson sur le coffre et les grands principes de la sauce gribiche en moins de 12 minutes, parce que tu t’en vas en duel. On parie tous nos REER là-dessus que ça va s’passer d’même à souère!

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RETOUR DE LA PAUSE PUBLICITAIRE, SAUCE AU YOGOURT

On espère que t’as profité de notre pause publicitaire pour prendre un grand respire, parce que c’est l’heure de la jugeation de l’impitoyable quatuor!

Et le gagnant est… [suspense… son de respiration… encore plus de suspense… encore plus de sons de respiration stressée…]

Amine, qui ne se fera pas déshériter! Aidé par le fait de ne pas s’appeler Steve Thibodeau, il a fait de bonnes textures et des épices (on résume). Il obtient donc le droit d’ouvrir une tajine contenant un iPad contenant une vidéo de Fisun Ercan qui, dans un message très très personnalisé, dit «au gagnant» qu’il peut être fier de lui. Touchant. On s’est essuyé le bord des yeux avec notre tite napkin au cumin.

Dans une nouvelle twist (on a manqué de shout depuis au moins deux épisodes à force de faire des twists), il n’y aura pas d’élimination ce soir, et le duel se fera entre les gagnants. À la clé de la victoire : un break de cuisine pis de vaisselle et c’est Fisun qui prend la facture à la fin de la soirée. Ce sont donc les trois moins bons qui vont s’asseoir sur le divan pour juger de c’que les bons devraient faire si c’était eux, les bons à leur place. Vous nous suivez toujours?

LE DUEL DES PAS POCHETRONS

Du beurre, du vin, de l’oursin : on dirait un dare d’initiation à l’université, mais non! Il leur faudra faire une sauce au vin blanc à l’oursin. L’étape la plus difficile ne sera pas d’épaissir la crème ou de faire infuser le délicat échinoderme qu’on dit brouteur d’algues et richement iodé, mais bien de réprimer l’envie de recrisser ça dans l’aquarium entre le petit scaphandrier et le coffre aux trésors qui fait des bulles.

Au bout de 15 minutes d’émulsionnage avec le zwizz dans’ casserole (ce sont des termes techniques très pointus qu’on a pas le temps de vous expliquer), les aspirants-chefs versent le résultat dans 4 ramequins pis c’est ça qui est ça. Y’a assurément un outtake de Jean-Luc qui s’choque de pas avoir eu un pichet de sauce.

Pour une expérience en surround, le perchiste s’est caché dans le ramequin afin de ne rater aucun son de petite cuillère vargée sur le rebord par les juges.

VAS-TU FINIR PAR PAS PARTIR?

– L’un de vous deux devra quitter la brigade, aller au Instant Comptant du coin pour pawner ses couteaux en échange d’un kit de bigoudis et d’une maquilleuse rétroéclairée et retourner faire un DEP en esthétique afin d’ouvrir son salon à Vanier pis offrir des deux pour un sur les permanentes et le maquillage permanent de sourcils…

– Atapeu Élyse, y’a personne qui part cette semaine!

– Ah crimpof de rouleau à pâte, je me suis fourrée dans mes cartons! Je mets parsonne à la porte cette semaine? C’est plate, j’avais pratiqué une nouvelle face triste.

Twist sur la twist : y va y avoir encore moins de perdant que le pas de perdant prévu, car peu importe qui l’emporte, ils se sont promis d’amener l’autre au resto.

Les vrais gagnants de ce soir, en fait, ce sont les doigts d’Adrian, qui repartent en gang du studio, intacts (du moins pour cette semaine).

LE COLOMBARIUM

Pour rester dans la thématique, Colombe nous explique toutes les façons possibles de pognasser un oursin et d’identifier un oursin mort (y pue, y suinte, y répond pas à ses textos depuis plusieurs jours).

Pour son proverbe, notre Sage Colombe se laisse inspirer par un air d’été, tout léger tout léger tout léger.

LA SEMAINE PROCHAINE…

On est pas là. Mais…

LA SEMAINE APRÈS LA PROCHAINE, PARZEMPLE…

OMG! C’EST LA FINALE!

D’ici à dans deux semaines non pas elle l’autre d’après, l’émission devra se débarrasser de deux aspirants-chefs pour que le compte soit bon. À moins qu’une twist mathématique nous attende, genre le nombre de participants à la finale sera égal à la dernière décimale de pi. C’est Les Chefs édition 2022, après tout.

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