Les Chefs 2022 : saucisse tu n’existais pas

[Voix super professionnelle de narrateur de bande-annonce] La semaine dernière, aux Chefs

Les aspirants-chefs ont dû faire un repas deux services de desserts d’une couleur, dont un devait pogner en feu. Marie a perdu, Andersen a gagné, et c’était bien impressionnant.

Puis, Colombfucius a partagé sa sagesse millénaire.

On aurait cru que c’était plutôt au Rona proche du métro Côte-Vertu.

Cette semaine, sortez votre album de la souriante godasse, tressez-vous une ceinture fléchée, préléchez un bâton de popikeule et préparez-vous à faire un tour de calèche qui ne fera rien pour aider votre mal de cœur naissant, parce qu’on s’en va à la cabane à sucre!

Surtout, surtout n’essayez pas de «cure printanière» à l’eau d’érable pour essayer de rentrer dans votre bikini carreauté.
– Le scientifique en chef du gouvernement

Mais ce ne serait pas Les Chefs si la prod se contentait de juste leur dire «cette semaine, on fait des binnes dans le sirop, go!». C’est pourquoi les concurrent.es doivent d’abord prendre une cloche de métal contenant de la tire sur la neige, neige qui contient un cossin de couleur, cossin de couleur qui leur dira dans quelle équipe iels vont être, et l’érable est dans ses feuilles d’érable. Ce bruissement que vous entendez n’est pas celui des feuilles d’érable (les arbres, pas les biscuits) qui bougent au vent pour un effet immersif en studio : c’est le son des soupirs de stress des concurrents, alors que le perchiste zélé s’est acheté tout un gear high tech pendant le dernier confinement pour être capable de saisir le soupir pendant qu’il se forme dans la bouche d’un aspirant-chef.

Fffffffffffffffffouiiiiiiii.
– Le soupir de Brian, en surround THX

Chaque équipe sera composée de trois personnes : une pour aller ramasser l’eau avec des mouches dedans dans les chaudières, une pour essayer de trouver de la neige sur laquelle le chien a pas pissé, et une pour expliquer comment on fait du sirop à un groupe de touristes français absolument fascinés du coup. Ne manque que le traditionnel porc sacrifié sur un banc de neige, comme nous l’expliquait jadis le ELLE France avec son Ricardo gentleman trappeur de Nouvelle-France.

Attention à la twist, cependant : la cabane devra être estivale, comme le chandail de tacos d’Élyse.

Chère Radio-Canada,
Ce n’est pas la recette gagnante qu’on veut avoir sur Mordu point ca après l’émission, c’est le nom du magasin où on peut acheter ce super cool chandail!
D’avance, merci,
– Caroline et Mathieu, en train de magasiner leur garde-robe d’été

Les aspirants-chefs devront réaliser trois plats : un carré de porc (prélevé sur un porcin cubique, comme il se doit), un plat de soucisses et un dessert, si possible à l’érable mais ce serait-tu trop vous demander que ce soit un peu à l’érable. Les plats de viande devront être de type «à partager», comme des genres de tapas boréals ou de buffet du continent nordique.

J’aurais solidement torché avec ma recette de tites soucisses dans la sauce VH et érable. Une touche de myrique beaumier pis Jean-Luc s’peut pu.
– Caroline, après forcer sur le bocal de sauce que le couvercle est jammé

D’emblée, Colombe les met en garde : la soucisse risque de leur causer des saucis. C’est à la fois un sérieux avertissement et un joli virelangue d’orthophoniste pour se débarasser d’un chuintement tenace. Ce qu’on veut voir dans l’assiette, c’est fraîcheur, couleur, tradition, cabane et une souris verte. Prévoyez de la place pour une petite cabine en bois rond dans l’assiette.

Je veux de l’érable. Dans l’assiette, du sirop d’érable. Avec des produits de l’érable. Des copeaux d’érable. Des biscuits feuilles d’érable. De l’eau d’érable. Du sirop d’érable. Des râbles de lapin. Toutes les sortes d’érable, je les veux. Érable.
– Juge Boulay, en train de se faire poser un soluté d’érable

Quand on fait cuire un morceau de viande comme le carré de porc, la période de repos est extrêmement importante, nous disent les juges. Il faut donc prévoir le temps d’amener son carré de porc dans un spa en Montérégie avec massage et facial, ainsi que trois bonnes semaines de vacances loin des enfants. 

Dès l’énumération de ses plats, l’équipe des jaunes crée de l’excitation chez les juges en disant les mots magiques : «sauce à l’argousier». Immédiatement, Élyse coche une case dans son bingo.

Pendant ce temps, Isabelle pense aux shooters qu’elle va pouvoir faire pendant la pause.

Les jaunes feront également une «tuile aux trompettes des morts», à ne pas confondre avec le groupe de jazz hardcore metal qu’on pourra entendre au FIJM cet été.

Leur dernier album, en duo avec le groupe Carrelage aux saxophones du démon, est pas mal intéressant.
– Mathieu, jazzophile

Tous les menus ont l’air bon, même si personne n’est allé chercher de pot de sauce VH comme on l’a suggéré (voyons que nobodé cherche à se sauver du trouble à souère!). Jean-Luc prend quand même le soin de spécifier, encore, qu’il veut avoir de l’érable. À voir la réaction d’Élyse («OK, Jean-Luc. C’correct. Ça va faire. Crisse-nous patience avec ton sirop» [on paraphrase]), on sent que le monteur a coupé une tirade d’un bon dix minutes où juge Boulay s’étalait en long et en large sur son amour du jus d’arbre, voire même un slam sur le sujet.

Quand arrive le printemps qui presse tant
C’est le temps d’entailler et de récolter dans la chaudière
Même si c’était pas chaud hier
C’est la vie qui coule, c’est la sève, c’est cool
Ce sirop c’est nous, c’est collant et c’est doux
Ce sont nos ancêtres, ceux qui ensemencent,
Ceux qui en ce moment nous manquent,
Nos grands-pères dans le sirop,
Nos grands-mères pas de poteau,
Nos pères nos mères qui brassent la tire
Qui tirent dans la mire de nos souvenirs
Quand tu veux pas que ton plat soit drabe
C’est le temps de sortir le sirop d’érable.
– Jean-Luc Goudreault

Rapidement, on se rappelle que les saucisses, c’est encore pire que les pâtes fraîches, en fait d’impression que les aspirants-chefs ont jamais fait à manger de leur vie. On rêve d’une finale de pâtes fraîches aux saucisses, juste pour pouvoir, une fois, se sentir vraiment bon.nes en cuisine en les regardant aller.

Andersen met son carré de porc sous-vide et, on le dit tous.tes ensemble, 3… 2… 1… 

Ça sert à rien!

Car comme le souligne un des juges, un gros morceau comme ça, ça prend au moins entre 3 heures et 12 jours à cuire. Combien de temps ça prend, faire Montréal-Amqui, Normand? «Oh, entre 2 minutes pis 12 ans.»

Alors que le temps commence à se faire rare, plusieurs équipes découvrent avec horreur que leur porc est pas assez cuit. Le thermomètre en ressort à 32 degrés, pis même avec le facteur humidex, on est loin du 55 degrés requis. Ça sent le sashimi de porc, la visite aux urgences dans la nuit et 48 heures de Pedialyte.

Y’en a qui vont regretter de ne pas avoir fait le plat le plus traditionnel de la cabane à sucre : le gros plat d’oeufs brouillés tièdes dans un grand plat en métal.
– Mathieu

Puis, c’est la catastrophe.

Pour une deuxième fois depuis le début de la saison, le décor se déglingue comme si c’était une école primaire québécoise.

Parce qu’Adrien a fermé la porte du four un petit peu trop fort (ce studio n’aurait pas survécu à notre turbulente adolescence et ses nombreux «T’es pu ma mère! *CLACKOW!*»), une poêle tombe directement sur son assiette et déconcrisse sa pâte à tarte. 

Le terme juste est plutôt déconcâlisser.
– Caroline, réviseurice professionnelle

Ça stresse dans la cuisine, à grand coup de «aye aye aye», de «lachépalachépalachépas», de «chochochochochodevant», de viande crutte garnottée dans la poêle, de Colombe qui crie «5 minuuuutes» au péril de son larynx, d’«aye aye aye» (bis), de «cenépasgailapagaille» et d’assemblage de plats qui sont pas mal loin du bacon sec et du jambon frette qu’on a mangé la dernière fois qu’on est allé.es se faire des échardes dans le cul à la cabane.

À quel point s’est-on éloignés de la cabane à sucre traditionnelle? Y’a une assiette avec des chips de kale dedans, pis Pasquale a adoré ça. Quand ton affaire préférée dans un repas de cabane, c’est des chips de kale, c’est que ton GPS (Grosse Portion de Sucre) s’est perdu en chemin.

Qui gagne? Qui perd ? Qui ni l’un ni l’autre ? On vous dit ça après la…

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DE RETOUR AU PROGRAMME PRINCIPAL, LÀ C’EST LE TEMPS D’Y ALLER

On va abréger vos souffrances pis skipper tout le boutte où Normand trouve que c’est sec, où Pasquale trouve que c’est sec, où Jean-Luc trouve que ça goûte pas assez l’érable, où Isabelle trouve que ça goûte trop le vinaigre et pas assez l’érable et où tout le monde s’entend pour dire que le porc, c’est tirailleux en sacrament quand c’est pas dans les trois seuls formats acceptables en art culinaire : en békeunne, en tites soucisses ou en titessoucissesdanslebékeunne.

L’équipe gagnante ce soir est… (pause de suspense assez longue pour digérer un repas de cabane…) l’équipe des jaunes!

Hé oui. Andersen, Audrey et Elliot remportent la compétition, malgré le carré sous vide [choeur grec, en background : «ça servait à rieeeeen»] et les saucisses faites toutes croches, grâce à la sauce à l’argousier. Avoir su qu’il fallait yienque matcher sa sauce à son tablier, comme une influenceuse Instagram, les mauves auraient servi une sauce Grosse Douceur pour ravir la première place.

Les perdants sont les rouges, dont le fumage de saucisse s’est révélé encore plus inutile que le sous-vide.

Peut-on fumer de quoi sous-vide, faire s’annuler les inutiles et ainsi créer la chose la plus utile jamais cuisinée?
– Mathieu, théoricien de l’inutile

De plus, Normand a dû faire de la paléontologie pour déterrer les morceaux d’os laissés dans le carré de porc par la boucherie botchée de Brian. Celui-ci, qui était également responsable des saucisses, ressent plus de culpabilité que Mark Zuckerberg quand il pense au fait qu’il a décrissé la démocratie. 

Oopsie!
– Mark

Face aux trois pochetrons de la semaine, Colombe se veut encourageante. Grande fan de Rocky (tous les Rocky sauf le V) et de Star Académie, elle insiste que le combat n’est jamais fini, qu’il faut continuer de se battre et que c’est pas fini tant que c’est pas fini et que c’est pas fini c’est rien qu’un début.

LE DUEL

Parce qu’on devient souvent scénariste de télé car on a échoué nos maths fortes au secondaire, ce sera un duel à trois ce soir. 

Les plusses poches de la soirée ont comme défi de réaliser deux toasts au thon en canne en 20 minutes. Pardon, des tartines de rillettes de maquereau, une belle excuse pour ploguer deux commanditaires, soit le pain Campagnolo et la surpêche qui menace la survie du maquereau et des écosystèmes marins (mais c’est pas grave parce qu’il y a deux semaines, iels ont sauvé la planète en cuisinant des pelures de patates).

Pragmatique, Colombe précise que la première étape est de partir la cuisson du poisson. Clair que le candidat qui starte ses toasts en premier a un problème de gestion des priorités. Ledit poisson devra être cuit dans un court-bouillon, vu qu’on n’a pas le temps pour un long bouillon.

Et aussi parce que le temps presse pis que le temps, c’est de l’argent, pis que pendant que vous êtes en train de lire ça, vous êtes clairement pas en train de travailler pis de faire de l’argent, on vous résume le triduel (le trioel?) short and sweet :

  • En direct de son peteux sur le divan, Anthony nous chefsplain le défi, un peu comme ton oncle les poings sur les hanches qui te regarde starter ton barbecue en te disant que tu fais ça tout croche pis qu’il aurait pas ça fait de même à ta place;
  • Amine fait exactement pas ce que Colombe a dit, pis s’il perd, qui va s’occuper des blessés et des mourants en cuisine dans le prochain épisode?
  • Le caméraman zoome beaucoup sur les tranches de pain, et on a comme une fringale de deux toasts sans savoir pourquoi.

Quand soudainement…

Et sur cette pirouette digne des Ice Capades pognés sur Wish, c’est feuni.

Amine confie qu’il a vécu le pire 20 minutes de sa vie, ce qui fait dire à plusieurs personnes assignées femmes à la naissance qu’elles prendraient un défi de tartines de rillettes chaque année au lieu d’un rendez-vous chez le gynéco de même durée.

Moé, entre toaster du pain pocher du poisson déposer des fleurs comestibles aux pinces à cil oubedon passer 20 minutes le dardjière à l’air dans une jaquette en faisant la split d’in airs les chevilles chaque bord de mes oreilles pour entendre «bonjour mademoiselle attention c’est froid aurevoir mademoiselle» pis beurrer mes bobettes de gel lubrifiant en me relevant pour aller faire une ride de transport en commun, le choix est facile.
– Caroline, appuyée par son cervix

VAS-TU FINIR PAR REVENIR LA SEMAINE PROCHAINE?

L’un de vous trois devra quitter la brigade et partir en année sabbatique dans l’Ouest canadien pour y cueillir des pêches, y planter des arbres ou torcher des chambres d’hôtel à Whistler en se vantant que c’est une expérience formatrice et que c’est bon pour pratiquer son anglais.
– Élyse

Les amateur.rices de l’accent séduisant de Brian seront déçu.es, car c’est Brian, son accent et sa couette qui quittent la brigade ce soir. 

Brian quitte. Colombe pleure. Ça se donne de la tape dans le dos. Élyse souligne qu’il a été un candidat coup de cœur, pis on en comprend qu’astheure, La Ratoure a des chouchous? Depuis quand? C’tu légal, ça?

Heureusement, Brian ne repart pas les mains vides : il repart avec sa belle attitude et une bourse fournie par le Syndicat des Maquereaux Sauvages de Caraquet-Miscou.

Au colombarium ce soir (on a fini par se décider sur le nom de l’atelier, pis c’est ça qui est ça) :

Colombe nous montre sa technique de carré de porc en courtepointe au foin d’odeur. Elle sort donc son aiguille à brider, idéale pour ficeler par en dedans le carré de porc ou «réaliser d’autres projets un peu fous», comme repriser des bas de géants ou se débarrasser d’une grossesse involontaire si t’es en 1845 ou aux États-Unis en pleine tentative de renversement de Roe vs. Wade.

La coach laque ensuite le carré de sirop d’érable avec son petit pinceau et le même soin qu’un proprio qui repeinture par-dessus les prises de courant avant de monter ton loyer de 150$ par mois.

Et pendant que tout le monde a la yeule pleine de 500 piasses de morilles financées par les économies faites par l’accessoiriste sur les vis qui tiennent les chaudrons dans le décor, Colombe arrive avec ses compliments au perdant et ses désormais légendaires…

PAGES ROSES!

Plus tu pédales moins fort, moins t’avances plus vite.

LA SEMAINE PROCHAINE QU’ON SERA PAS LÀ NON PLUS

Élyse nous tease un défi croustillant : les aspirants-chefs choisiront leur adversaire, qu’ils devront faire frire entouré de 8 petites cailles.

Entéka, c’est ça qu’on a compris du preview.

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