La COVID a bouleversé plus d’une tradition en 2020. Non seulement Noël a-t-il été «annulé» (clin d’oeil clin d’oeil), mais on a même pas eu la traditionnelle séance de capotage sur le fait que ça s’appelle une bûche DES FÊTES à cause des ethnies qui veulent nous empêcher de vivre comme de bons laïques tendance catholiques qui construisent des condos dans leurs églises vides pour célébrer le Seigneur.
C’est pas que la bûche de pas-Noël avait changé de nom récemment, c’est juste que les racistes comme Éric Duhaime (woups! on l’a dit!) sont soudainement devenus des spécialistes en épidémiologie, ce qui demande pas mal de temps de recherche sur YouTube, sans oublier les séances quotidiennes de gymnastique mentale pour dealer avec la dissonance cognitive. Débordés qu’ils étaient à prétendre que la COVID existe pas, puis que OK ça existe mais c’est pas grave, et ensuite que OK y’en a qui meurent mais tsé y’avaient sûrement le diabète pis y’étaient gros pis y’étaient déjà su’l bord anyway on leur a juste rendu service au fond y souffrent pu maintenant, les racistes (ah woups on l’a répété!) n’ont pas eu le temps en décembre de nous pondre 8 chroniques réchauffées sur le fait que le Québec est en danger si on ne recommence pas à faire les bûches de Noël en forme d’étable, que Jésus est charmant! Qu’il est aimable dans son abaissement!
Heureusement pour eux, ils peuvent se reprendre avec le Noël du campeur et la bûche qui va avec.
LAITERIE CHAGNON BÛCHE DE NOËL DU CAMPEUR LA S’MORES BÛCHE À LA CRÈME GLACÉE CHOCOLAT GUIMAUVES ET GRAHAM

Noël du campeur, c’est comme Noël, le 25, mais en juillet, et en camping.
La fête célèbre la naissance de Jésus de Sainte-Madeleine, fils du Dieu du VR, dans la bécosse sèche d’une roulotte fleurie stationnée dans un camping à l’année, et qui fut gardé au chaud entre un nain de jardin pis un flamant rose en plastique. L’enfant reçut la visite de trois rois mages en chemise hawaïenne, guidés par la lumière d’une torche tiki, lui apportant un sac de guimauves à griller sur le feu, une chandelle à la citronnelle contre les bibittes et de la myrrhe. Même dans la version du campeur, Melchior donne des cadeaux de marde.
Y’a rien qui dit plus «venue au monde de notre Sauveur» que 12 repas de hot-dogs brûlés à manger vêtu d’un polar Arc’teryx, des bas de laine humides dans tes Merrell pis les jambes remplies de calamine.
– Caro, fille de plein air
D’un côté plus praticopratique, c’est aussi un moyen de rentabiliser ses décorations de Noël, en les sortant deux fois dans l’année plutôt qu’une. On rêve d’un équivalent pour d’autres fêtes, comme la Saint-Valentin du joggeur (courez après votre Valentin en bobettes de Cupidon), la Pâques du chasseur (le lapin qui cache des oeufs partout? c’est lui le souper) et l’Halloween du boomer, où tout le monde se déguise en woke pour terroriser les gens en leur parlant d’écriture inclusive pis de racisme systémique.
Assoyez-vous autour du feu, je va vous raconter des histoires de peur, comme celle du monsieur blanc qui a été cancellé juste parce qu’il était un monsieur blanc.
– Mononc Bock-Côté, éclairé avec une lampe de poche et le spectre du multiculturalisme canadien
La Laiterie Chagnon, flairant la bonne affaire entre deux drafts de vanille, a décidé de lancer la bûche de Noël du campeur, en version crème glacée. Reste la question : comment tu fais pour transporter de la crème à glace en camping? Et une flaque de bûche dans le fond d’une glacière Coleman bleue peut-elle encore se qualifier de bûche?
PRÉPARATION ET PRÉSENTATION SUGGÉRÉE

Au sortir de la boîte, la bûche est festive, avec son graham écrapou, ses guimauves miniatures et son coulis de chocolat pêle-mêle sur le dessus. On dirait un peu que ça a été emballé à la hâte, comme quand y se met à trop pleuvoir pour rester dans la tente et que tu garroches tout ton linge mouillé pis ton sac de couchage rempli d’aiguilles de sapin pis de perce-oreilles dans ton sac à dos pour rentrer à la maison, parce qu’on est au XXIe siècle, bout de viarge, veux-tu ben me dire pourquoi on essaie de vivre comme avant que le concept de maison soit inventé?
Le saviez-vous? Le mot camping vient du mot «camp», comme dans «on peut-tu crisser notre camp? Je suis tanné de me faire manger par les maringouins.»
– Mathieu, étymologiste du plein air
Comme c’est officiellement une bûche aux S’mores, notre premier réflexe a été de faire griller ça sur le feu de camp. Une bûche fondue plus tard, on a lu les instructions sur la boîte.
Il y est indiqué qu’il est préférable de sortir la bûche 10 minutes avant de la consommer, pour qu’elle «tempère». D’après notre expérience dans une cuisine montréalaise de bouleversements climatiques de canicule du mois de mai qu’il fait 28 cheu nous, on suggère de la sortir et de la manger au plus criss.
Tempère pas ton temps avec les photos pour le ‘gram pis coupe-toé une tranche cibolac!
– Greta Thunberg, inquiète de sa portion qui fond comme la calotte glaciaire
Si tu décides d’attendre 10 minutes quand même, ça te donne le temps de décorer! C’est Noël, après tout. Enfile des bermudas à l’ange qui va aller sur le top de ton palmier de Noël, mets tes boules dans un bikini et place le centre de table sur la table à pique-nique en bois que tu te rentres des échardes dins cuisses. De Noël.
Puis, c’est le temps de te couper une belle grosse tranche.

Si tu pognes la tranche du bout, t’es béni des dieux de la tente-roulotte : tu as en masse d’écrapou de biscuits, de petites guimauves et de chocolat pour te sustenter jusqu’à la fin de l’été. Mais si tu pognes la deuxième tranche, ça devient soudainement moins excitant.

La bûche est comme le camping : tu penses que tu vas faire quelque chose et t’es tout excité d’installer ta tente à deux pieds d’un nid de guêpes. Mais finalement, t’es juste dans le bois pis y’a rien, sauf un nid de guêpes pis de l’herbe à poux que t’avais pas remarqué que tu t’es frotté dessus en cherchant quoi faire.
DÉGUSTATION
Qui dit été dit vacances. Qui dit vacances dit pas être au bureau. Et qui dit pas être au bureau dit que la personne qui fait une job d’habitude, comme écrire pis relire le texte qui va sur les emballages, n’est pas au bureau. Mais c’est pas grave parce que Steeve-Dave, qui est préposé à la machine à écraser les biscuits dans l’usine à bûches, il connaît bien les valeurs familiales liées à la provenance des aliments, alors il peut très bien remplacer la rédactrice à pied levé.

Notre mission amicale relative à l’origine du manger est incluse dans la rédaction de cet item.
– Caroline et Mathieu, qui doivent écrire leur mission d’entreprise pour une subvention du MAPAQ
Alors, goûte-t-on les valeurs familiales? Est-ce que ça goûte la présence de confection de provenance locale? Disons que si le Québec était un producteur de sucre, et que les valeurs familiales étaient de soutenir les REER des dentistes, ben ça goûte beaucoup le Québec et en masse les valeurs familiales.
Étoile de Bethléem que c’est sucré!
C’est clair qu’on s’attendait pas à un dessert léger, comme ces versions santé véganes de desserts populaires où tout est remplacé par des noix de cajou écrapous, de la purée de dattes pas sucrée pis de l’eau de pois chiches. Mais on n’avait pas non plus prévu passer la soirée à regretter nos choix de vie en écoutant spinner notre pancréas qui fait de l’overtime.
On aime ça, attaquer joyeusement l’émail de nos dents depuis des années, on a même créé un blogue yienque pour ça. Sauf que réveiller un nerf de seconde molaire qu’on croyait mort depuis 15 ans, entre deux bouchées de biscuits Graham secs, c’est pas doux dans la bouche.
S’morose comme saveur, alors que le biscuit prend toute la place pendant que le chocolat se fait tout p’tit comme si ça y tentait pas d’être là.
S’morcelé comme présentation, parce que visiblement, l’assurance qualité du visuel ne fait pas partie des valeurs familiales provenant de la confection des aliments présents du produit.
S’moralisateur de croire qu’on peut critiquer de la bouffe yienque avec des jeux de mots pis un dictionnaire.
S’mortifère de quand même savoir qu’on va manger le reste de la bûche sans trop de problème.
PAUSE PUBLICITAIRE
[Mathieu sort son costume de lutin Gratteux dans les annonces de Canadian Tire. Caroline, elle, enfile enfin son costume sexy de Michel Forget.]
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VAS-TU FINIR DU CAMPEUR DE NOËL, TA BÛCHE DU?
Maintenant qu’on a le droit de faire rimer été avec vacciné avec petit party, trois choses qui ne rimaient assurément et clairement pas avant, t’as assez de bûche pour célébrer en petit comité la nouveauté de pouvoir t’entourer d’amitiés hors de ta maisonnée dans le but avoué de déguster un dessert glacé sucré autour d’un foyer allumé sans te faire dénoncer à la sécurité de ta municipalité, et ce, malgré la critique éclairée plus réservée qu’enthousiasmée de deux illuminés. Yé!

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Une réflexion sur “All I want for Noël du campeur is bûche”