Quand ça va ben, Caroline et Mathieu consomment divers produits alimentaires qui n’ont pas été passés à l’eau de javel avant, et ce, beaucoup trop près l’un de l’autre. Quand ça va mal, Mathieu et Caroline passent leur mauvaise humeur sur les pauvres aspirants chefs des Chefs qui n’avaient pas été prévenus en audition que leurs faces finiraient en GIF sur un blogue d’amateurs.
Désolé…
– Mathieu, les doigts croisés dans le dosOnsessescuse.
– Caroline, qui confond «contrite» et «confite»
La semaine passée, la prod avait fait vivre tout un caltâsse de calvaire culinaire aux concurrents, en leur demandant, et on cite, «de s’inspirer d’un plat gagnant du Bocuse d’or pour ne pas le reproduire du tout d’aucune façon, en réinventant la tourte qui n’est pas une tourte, et ce, en restant classique».
C’est super évident. T’as pas compris ça, ma chérie?
– La mère de Caroline, qui reçoit encore des textos «Maman je ne trouve pas mon manteau de printemps»
Après ça, ils ont sacré deux candidats dehors avant de forcer ceux qui restaient à laver des plats de lasagne qu’on a laissé chécher les croûtes sur le comptoir pendant trois jours.
Cette semaine, feelant doux sur un moyen temps, la production leur a permis de penser leur menu d’avance et les a même laisser dormir jusqu’à 9 h 30 le matin du tournage. C’est pu de la téléréalité sauvage, c’est gentil comme un épisode d’une quotidienne de Marina Orsini. On a hâte de connaître les nouveautés printanières en matière de couleurs de Tupperware!
Élyse, toute de tendresse vêtue, a ben ben ben ben ben hâte d’annoncer la tite twist gentille de l’épisode de ce soir. Même le meilleur des GIF ne parvient pas à saisir tout son tendre frétillement d’impatience.
Alors, belle Élyse, ne te retiens pas plus longtemps, dis-leu que…
LE DÉFI
Les aspirants chefs devront rendre hommage à leur mère ou à leur père qui leur a légué l’amour de la cuisine en réinventant un plat pas mangeable de leur enfance dont ils gardent un souvenir amer et trop cuit, et ce, devant leur géniteur ou génitrice invités spécialement pour cet honneur. Quelle belle preuve d’amour! Et si ton souvenir d’enfance, c’était quand vous faisiez venir du poulet de chez Scores, ça ne compte pas comme une amélioration gastronomique d’en faire venir du Saint-Hubert à la place.
Pout pout pout que désirez-vous?
Pout pout pout plus de sauce c’est sec ça goûte rien c’est bistro!
– Jean-Luc, décidément type sauce
La mère de Guillaume était là, avec ses montures de lunettes super funky qui nous laissent croire qu’elle est du genre à faire des folies comme commander des rondelles d’oignons. Le père de Renaud-Philip nous a permis de découvrir que la voix d’hélium, c’est génétique. La mère de Marilou était toute contente d’être là pour se faire dire qu’elle cuisine mal. Celle de Sébastien semble l’avoir accouché alors qu’elle était encore en troisième année. Et la mère de Camilo a réussi à prendre congé du conseil municipal pour être là.
Et pour le candidat orphelin et sans famille comme Rémi, on a invité…
ton comptable!
– La recherchiste, qui avait aussi sur sa liste de personnes contacts ta pharmacienne et ton prof d’art dramatique de secondaire 5
Marilou en profite pour dire que le pain de viande de sa mère était une véritable torture gustative dont elle sent le besoin de parler en thérapie aujourd’hui. C’est donc de ce traumatisme dont elle s’inspirera pour impressionner les juges en puisant au plus profond de cette douleur qui la réveille la nuit en sueur.
Le papa de Renaud-Philip, lui, est tout fier de raconter la mignonne anecdote comme quoi, quand il était petiot, RP disait qu’il serait chef de restaurant quand il serait grand. On se demande quand ça va arriver.

On a vraiment hâte de voir un aspirant chef goûter à son plat pis que sa mère y essuie le bord de bouche en humectant son pouce avec d’la bave.
Dans le salon, les mamans y vont de «vas-y mon loup» et de petits mots pleins d’amour, contrastant avec les hurlements en cuisine, gracieuseté d’un combat de cris de mâles alpha entre Coach Daniel et l’aspirant Camilo. Jane Goodall aurait du fun dans le studio à étudier ça. D’ailleurs, la Camilomaman ne semble pas aussi exhubérante de la corde vocale de son garçon, et on est tous un peu déçus du tympan.
On apprend au détour d’un close-up de coupage de côrôttes que le coquin Camilo n’a pas dit à sa mère qu’il avait un nouveau tatouage la dernière fois qu’elle l’a appelé un dimanche soir pour avoir de ses nouvelles. Tu risques d’en entendre parler au prochain souper de famille en 2022, mon Cam.

Dans nos rêves késhons, la pan est remplacée par notre face la yeule ouverte.
Au retour de la pause, on nous promet des faces de «oh mon dieu» de terreur, et on devine que la prod a montré aux parents de quoi avaient l’air les loges de leurs enfants.
Élyse, dont la position de maman du plateau est temporairement en jachère, continue de s’inquiéter pour ses poulains. Et comme elle sait que les parents ont tendance à s’en faire pour rien pis pas grand-chose, elle s’assure d’aller mentir aux invités qui paniquent dans le salon. «Tout va bien, Camilo n’a pas parti son poulet encore et risque de vous donner la salmonellose, Marilou a utilisé le saranwrap cheap pour mettre son pain de viande sous-vide que ça va être toutte mouilleux et of course que Normand est pas super impressed, mais toutte va bien. Voici un dessin d’arc-en-ciel qui le prouve!»

CAMILO, TON POULET !

Quatre individus, quatre faces, un seul poulet cru.
Daniel, nostalgique des dégustations gratuites de tites soucisses et miniquiches du Cossetuquo, se trempe la cuillère dans les préparations des aspirants chefs et personne n’ose s’offusquer, un peu comme quand t’es 4 dans la maison mais que ton père considère que 3 des 6 millefeuilles Vachon sont à lui parce qu’il les a payés.

La satisfaction du pourvoyeur goûteur.
Alors que l’heure ultime approche à grand pas, le poulet de Camilo n’est pas encore cuit. Peut-être que s’il crie après, les vibrations sonores pourraient faire danser les molécules de la volaille et la réchauffer. La viande de Guillaume non plus n’est toujours pas cuite. Alors qu’il panique solide, Élyse se pogne les tempes pour empêcher ses veines d’éclater sous le stress.

Est-ce que l’une des mamans dans le salon aurait deux Tylenol dans sa sacoche par hasard?
À deux meunutes de la fin, les juges s’extasient sur le repos de la viande de Guillaume, qui fait déjà toute ses nuits.

On dirait qu’Élyse a marché sur un Lego et se retient pour pas sacrer en lâchant un timide «ouille» à la place.
Sur les sofas, la parenté est sur le gros nerf et on a droit à un épisode de Cuisine fancy, parents stressés. «Tranche, Sébastien, tranche» répète-t-on, apeurés par l’idée qu’il oublie et qu’il serve juste un astifie de gros morceau de viande dans une assiette en disant «Kin. Débrouillez-vous.»

Cette tite danse mi-excitée mi-anxieuse en mom jeans est l’un des ateliers pratiques des cours prénataux pour te préparer à être parent.
Et pis là, c’est fini les chatons! Sortez les couverts en plastique, prenez-vous un napperon, installez-vous à votre place et n’oubliez pas de demander la permission avant de sortir de table.
«Sentez-vous le besoin de boire tous les soirs pour évacuer le stress?» demande Élyse en trinquant avec les parents, cochant subtilement la liste des symptômes dans son dépliant des AA. Elle enchaîne avec la question piège «Êtes-vous fiers?», et pas un seul n’ose répondre qu’il attend de goûter au plat pour se prononcer.
LE JUGEATIONNISME À L’OEUVRE
Pendant que les juges trouvent des défauts aux plats des concurrents, les parents desdits concurrents se pâment à chaque bouchée parce que leur enfant est parfait. «Deux pommes de terre sur trois manquaient de cuisson», nous dit Normand, chef statisticien de l’Institut parmentier du Québec, qui a demandé leur avis à 300 patates choisies au hasard, avec une marge d’erreur de 350 °F, 9 fois sur 10.
La maman de Guillaume souhaite, dans un bel élan de naïveté maternelle, que la job de cuisinier soit reconnue comme un métier et bien payée. Émue, Élyse lance un «On boit à ça!» et coche un autre symptôme («déni de la réalité») dans son dépliant des AA.
LA GAGNANTE (SCUSEZ LE DIVULGÂCHEUR)
Marilou, avec son pain de viande autrefois pas mangeable dégueulasse ouache maman t’es pourrie maintenant gastronomisé élevé réinventé fromage en crottes dedans-isé, l’emporte. Yay, la fille!
UN CERTIFICAT DE PARTICIPATION POUR TOUT LE MONDE
L’un d’entre vous devra quitter la… hein quoi? Personne part? Tout le monde reste? Ah ben jériboire de saint-torpinouche!
– Élyse, surprise par sa propre ratoure
Cette semaine, la ratoure se fait bienveillante. La twist est double : pas d’élimination, et un duel entre les gagnants pour donner au gagnant le plus gagnant des billets d’avion pour la destination de son choix. Le genre d’affaire qui sonnait comme une super bonne idée «avant».
Marilou va donc affronter Guillaume, dans un duel de filetage de sardines, qui sonne pas mal plus BDSM qu’en réalité.
Qu’est-ce que ça fait un poisson quand ça a pas assez dîné? Sardine.
– Le père de MathieuSaumon ami, c’est un maudit bon jeu de mots. T’en anchoisis un pas facile!
– Le père de Caroline, un flétantinet jalouxEt c’est pour ça qu’on a pas invité nos parents.
– Caroline et Mathieu

Moitié high five, moitié poignée de main de pandémie.
Au terme d’un duel pas mal moins enlevant quand l’enjeu c’est pas de risquer de crisser ton camp, Guillaume remporte une paire de billets pour «la destination de son choix» et déclare : «Je m’en vais en Italie, genre c’est sûr et certain.» On n’a pas besoin de vous écrire la joke, vous l’avez tous vue en même temps que nous.

Nous tous, au début de 2020.

Nous tous, rendus en mai 2020.
Un jour, la mère de Daniel lui a dit «toi, si tu deviens pas chef, je sais pas ce que tu vas faire». Et dépendamment de comment tu décides de le lire, c’est super beau, ou vraiment méchant. On passe de meilleure maman au monde à belle-mère d’Aurore les mains sur le poêle pis pas pour flipper un grilled cheese en un seul changement d’intonation.

OK, là, c’est juste du show off. C’est beau. On l’a vu que vous pouvez vous toucher pis toute.
LE DANTELIER
Daniel fait d’un morceau de garnotte deux coups et se permet de combiner petite psychothérapie et Dantelier en racontant un souvenir d’enfance : les fois où sa mère avait pas envie de faire à souper et faisait un Kraft Dinner au homard. C’était ça ou le traditionnel pâté chinois pas compliqué du mardi soir : truffe, caviar, pommes de terre à la feuille d’or.
LA SEMAINE PROCHAINE…
C’est un spécial Japon, alors les aspirants chefs joignent leurs forces pour former un aspirant chef géant qui se battra en duel de roulage de sushis contre un gars dans un costume de dinosaure en latex. Kampaï!
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