D’habitude, Caroline et Mathieu passent leurs lundis soirs à bêtement fixer la télé fermée entre 20h et 21h, contemplant le vide de leur existence et le fond d’un sac de Doritos à saveur de désespoir et de désoeuvrement. Ce printemps, ils éclairent leurs vies de la lueur du Doux Visage Divin d’Élyse Marquis sur une Sony 42 pouces, émettant assez de lumière bleue pour peupler leurs rêves de bonheur et scrapper leur sommeil réparateur. Bref, ils écoutent Les Chefs et rient des chefs.
Après une saison riche en rebondissements (ce fameux boing-boing de pigeonneau à la friteuse), en déhanchements lascifs et en babounes pasqualesques, voilà-ti-pas venu le temps de retourner le quart de la brigade chez eux, dans une finale à quatre candidats où, tels des Hunger Games où tout le monde a faim, un candidat se fera chopper après l’entrée, envoyant tout le reste de son menu comme plat du mardi midi à l’Accueil Bonneau (à ne pas confondre avec l’Accueil Bono, pour les pauvres musiciens à chapeau incapables de payer de l’impôt).
Parle parle, jase jase, rit du monde rit du monde, y’é 20 h y’é 20 h, là, pis on se demande candidement quand est-ce que ça commence pis on regarde nos messages privés su’ Facebook pis là…
OH MON DOUX SEIGNEUR DU SAINT-CRÈME (Natrel, 35%) DE TI-JÉSUS DE PLÂTRE COMMANDITÉ PAR RONA!
ON A LA VRAIE ÉLYSE MARQUIS AVEC NOUS!
NOTRE INVITÉE SPÉCIALE QU’ON EN REVIENDRA JAMAIS
Elle vous a séduits en interprétant Chantal dans Le dépanneur olympique.
Vous vous souvenez de son jeu subtil dans le rôle du Constable Roch(e) Forest dans SQreté 5-0, le vrai Brooklyn Nine-Nine québécois.
Son Agrippine vous aura fait réaliser que vous étiez un furry quand vous l’avez vue dans Chat boume.
Dans Les Chefs, elle est l’irremplaçable Face D’.
Ce soir, un nouveau rôle l’attend, un rôle écrit sur mesure pour son talent et sa grâce : nous faire deux petites vidéos pour aller avec notre texte de nounouneries. «Tout ça pour ça», diront certains. «Tout ça pour ÇA», répondrons-nous avec enthousiasme.
Trois ans, trente-deux textes et huit refus de Téléfilm Canada plus tard, on a réussi!
– Mathieu et Caroline, en retard sur leurs impôts depuis 2017
Quand est-ce que ça commence, E-L-Y to the M to the A to the RQUIS?
Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!
– Caro et Mathieu, fébriles comme à leur premier spectacle des Spice Girls
LES RESTANTS D’ASPIRANTS CHEFS
Au cas où on souffrirait collectivement d’amnésie entre chaque diffusion, la prod tient à ce que La Face Bénie nous rappelle qui est qui dans ceux qui restent. Quatre prénoms à retenir, c’est lourd au bout de sept jours, pareil. Pour l’effet dramatique, on allume un giant spot dans leur face, histoire de créer de la tension dramatique, mais on a juste réussi à réveiller Jules qui piquait un somme dans le nouère.

«Qui est là? C’est toi, Dieu? Suis-je mort tranché finement dans un terrible accident de mandoline?»
Mark : Il compte à son palmarès 2 victoires, 1 première position, 2 duels, 49 mots pas accordés avec le bon genre et 1 accent capable de faire fondre la moitié du public ainsi que 500 grammes de beurre non salé dans une poêle frette.
Brenda : Aussi connue sous le nom de «comme Ann-Rika mais sans bandana», elle est arrivée une fois en première position et se démarque par le fait qu’elle est la seule fille qui reste, et aussi qu’elle est douée avec une spatule.
Jules : Il a triomphé au duel à trois reprises, a terminé une fois en deuxième position et a toujours l’air du gars qui s’est inscrit juste pour le lol et qui commence à trouver ça long avant que quelqu’un s’en rende compte.
Alex : Trois fois vainqueur et, avec la face du gars qui devait se faire voler son argent de lunch à l’école, Alex sait écorcher l’anguille, ce qui fait de lui une personne en demande dans les soirées mondaines.
Le gagnant de ce soir gagnera un prix par commanditaire, ce qui fait beaucoup de prix en astifie.
J’aimerais vraiment ça gagner une bourse de la Nouvelle-Écosse.
Elle doit avoir un compartiment réfrigéré pour le lobster roll.
– Caroline, cherchant à renouveler sa garde-robe estivale

Le saviez-vous? Quand elle enlève ses talons hauts, Élyse arrive à peine à la hauteur du comptoir.
LE DÉFI
Ce soir, les aspirants chefs ont carte blanche, pour faire un menu gastronomique quatre services. Sachant combien de temps on peut se demander «Quossé qu’on mange pour souper, babe?» un mardi soir qui n’a pas besoin d’être plus gastronomique qu’y faut, on peut imaginer à quel point la carte blanche doit donner le vertige.

Si Jules ne gagne pas ce soir, il aura une place de choix comme recrue à L’Académie de la Baboune Pasquale Vari.
Je suis nerveux ce soir parce que c’est quand même moi que je dévoile aux juges à la télé. Pis c’est stressant, mais en contrepartie, ça devrait être une zone de confort aussi parce que c’est ce que je cuisine.
– Jules, qui s’apprête à se cuisiner nu, tout en étant complètement zen de stress
(on l’a même pas inventée, celle-là)
Ils auront cinq heures pour réaliser leur défi. Belle occasion de faire un petit plat réconfortant à la mijoteuse, genre un chili gastronomique, ou un pouding chômeur au Thermomix.
Caviar, homard, pigeonneau, truffes… on plaint le comptable qui a reçu la facture d’épicerie de la finale.
– Mathieu et Caroline, qui savent faire l’épicerie avec seulement 35 $
Le conseil de Daniel Vézina : «Commencez dès le début à ouvrir la machine.» On se souvient en effet de ce candidat de la saison 3 qui avait fait cuire un steak sur un rond éteint pendant les deux premières heures du défi. Papa Dan leur lance un joyeux et motivant «Lâchez pas la gang!» après 7 minutes, et on conseille à Dada Vez de prendre son gaz égal et maybe un café noir très corsé s’il veut toffer la run de 5 heures qui s’en vient.
Brenda sacrifie des homards vivants sur l’autel du comptoir en inox en invoquant 3-4 dieux païens, et elle compte accompagner le tout de «raviolis explosion», qui sont des raviolis remplis de ces petits bonbons qui pétillent dans la bouche.
Pour sa mousse d’oursin, Mark utilise de l’ail noir, un ail qui a la particularité de se faire arrêter sans raison valable par la police.

De la porno culinaire.
Alex, toujours soucieux de cuisiner pour gagner et non pour perdre, contrairement aux trois autres losers, flashe sa technique d’oeuf «chaud-froid».
Le «chaud-froitter» est une technique très connue des nouveaux parents, qui consiste à servir un plat chaud, mais de ne pas arriver à le manger avant qu’il soit rendu froid.
– Caroline, jeune maman qui n’a pas mangé un seul repas chaud depuis deux ans
Pour ses morilles, Alex utilise la technique du «j’ai checké pis ça avait l’air propre» afin de décider de ne pas les laver. On faisait la même chose quand on avait 8 ans et que notre mère insistait pour qu’on aille prendre une douche. On faisait mine de se sniffer l’aisselle en protestant : «Je puse même pas, mouman!»

On a assez hâte d’aller dans un rave avec les oeufs d’Alex comme glowsticks!
Pour son entrée froide, Jules travaillera autour de l’oignon. Pour son plat principal, il va danser tout le tour du topinambour et, pour son dessert, réalisera une farandole d’ananas Dole.
Pendant ce temps, le compositeur de l’émission est parti en grand. Le Wagner des chaudrons semble penser que de mettre une louche de liquide vert sur un oeuf cuit dur est l’équivalent d’affronter une horde de barbares et nous offre donc son opus en ré mineur, Le Ceviche des Walkyries, tiré de l’opéra en quatre services The Onion Ring.
Ma musique est dramatique! Mes symphonies font vibrer l’âme! J’appelle le divin avec mes compositions! J’incarne le tragique!
– BeethovenTiens ma bière.
– Le musicien des Chefs

Pasquale demande plus de caviar, mais aura sûrement subitement envie d’aller aux toilettes quand le serveur va se pointer avec la facture.
Alex lie son consommé avec du tapioca et Pasquale, qui sent l’heure du CHSLD se rapprocher, pogne un méchant coup de vieux avec ça. «Je pense que j’avais 8 ans la dernière fois que j’ai vu ça», nous confie-t-il d’un ton plus près de la peur de mourir que de la nostalgie heureuse.
Une fois dans l’assiette, le consommé n’a pas l’air, et on cite Face d’Élyse ici, «si gastronomique». Et… c’est vrai. Honnêtement, ça a l’air d’un plat qu’on se fait avec des restants de soupe Lipton pognée en Jell-O de la veille et de jambon à sandwich, quand la fin du mois arrive.

«Au menu ce soir, consommé lié de baloney et sa garniture de petits mottons jaunes.»
À quelques secondes de la fin de la première étape, les raviolis EXPLOSIFS POW POW POUF de Brenda ne sont toujours pas dans l’assiette et Mark tremble comme s’il voulait jouer dans le biopic de Michael J. Fox. C’est stressant de chez stressant.

«Vogue, strike a pose.»
«Enweille!» crie le Daniel, «Ding!» crie le timeurre. La première round est finie, on goûte pis on kicke un candidat dans’ rue!
PREMIÈRE PARTIE DE LA JUGEOTITE
On résume les impressions des juges pour toutes les entrées : c’était ben ben ben bon et la prod a bien fait d’investir en embauchant 33 perchistes de plus, chaque tiers étant dédié à la bouche d’un seul juge qui mastique en full surround sound THX.

Nos trois mousquetaires du jugeitivisme cherchent le commanditaire.
Seule ombre au tableau : Jules a omis de mettre de la crème sure (ou «sûre», si t’es sous-titreur à Râdîô-Cânâdâ) dans deux de ses assiettes, ce que lui apprend soudainement sa face.

«Jules, as-tu pensé à nourrir le chien pendant mon mois à l’étranger?» «Oupsi.»
SORTEZ LES FOURCHES ET LES TORCHES, C’EST LE TEMPS D’ENVOYER UN CANDIDAT EN EXIL
L’un de vous devra quitter la brigade, claquer la porte et… hein quoi? J’sacre parsonne dehors à souère? Je suis venue ici pour rien?
– Élyse «Toute surprise Marquise»
Roulement de topinambour… PERSONNE DÉCRISSE!
On est en 2019, les enfants-rois sont sur le trône et tout le monde il est beau, tout le monde il est gastronomique et tout le monde il va rester dans la compétition parce que tout le monde le mérite comme un vrai aspirant snowflake. Bravo les amis!

On a jamais vu Jules aussi survolté. Va falloir le strapper comme un homard à Brenda pour contenir sa joie.
La Sainte-Ratoure vient de se faire contre-ratourer par notre trio jugeatifique, et Sa Face ne l’a même pas vu venir.

On va avoir besoin de 50 cc de camomille par intraveineuse pour le calmer!
Ils sont tous égaux? OK, on veut bien. Mais si ça avait été juste de nous, on les aurait tous éliminés égaux, plutôt que de les faire gagner égaux. C’est pas avec des affaires de même qu’on va leur apprendre la vraie vie! La vraie vie, elle fait pas de cadeau!
La vraie vie, elle a pas de commanditaire qui t’amène siroter des mojitos à Cuba su’l bras pis qui garnit ton frigo de 24 sortes de produits laitiers! La vraie vie, elle a pas Daniel Vézina pour minuter tes journées pis chaque fois que tu te fais à manger! La vraie vie, elle est pas mise en musique par un compositeur trop motivé qui essaie de prouver à ses parents que le bac en hautbois était une bonne idée! La vraie vie, elle goûte pas le sirop d’érable pis la truffe noire pis le produit d’exception!
LA VRAIE VIE, ELLE RESPECTE PAS LE PRODUIT QUE TU ES.
La vraie vie, elle te prend par le col de ta veste de chef et elle te pitche dans le mur de la pantry de toutes ses forces juste parce que ça y tente. C’est toute. Pas de blagues dans ce paragraphe-là, parce que la vraie vie, elle fait pas de blague. Elle fait des dépressions pis des burn out, la vraie vie.
Ça va, Caro et Mathieu?
– ÉlyseOuin. Scuse. On a de la misère à dealer avec le fait que l’émission reviendra pas lundi prochain.
– Caro et Mathieu
RETOUR EN CUISINE POUR PRÉPARER LE PLAT PRINCIPAL, LE DESSERT ET LA DÉCEPTION DES ¾ DES PARTICIPANTS
Brenda s’attaque enfin à son pithivier, et le Québec en entier a hâte de savoir de quossé c’est. Comme un thivier, mais en plus p’tit? Notre guess : un pithivier est un plat à base de comédien parachutiste, comme Guillaume Le Pithivierge.
Ayez pithié, j’ai pas dormi depuis 10 semaines.
– Mathieu
Tous les autres concurrents se mettent plutôt à leur desserts.
Pour faire fondre son chocolat, Alex emprunte le séchoir à cheveux du coiffeur de l’émission. Entre les prises, les retouches à la mise en plis d’Élyse seront fait avec une spatule et un fouet. Faut ce qu’il faut.

Faire un brushing à une Aero? Elle a jamais vu ça pis nous non plus.
Mark fait la pâte de son «caca au pavot». C’est du moins ce que l’enfant de cinq ans en nous a décidé d’entendre. «En finale, on s’attend plus qu’à un gâteau quatre-quarts», dira juge Laprise, qui aurait fait minimum un six-quarts, ou même un quinze-huitièmes pour s’impressionner lui-même.
Jules se gogosse quelque chose avec un chaudron et un torchon qui, placé trop près du feu, s’enflammera. «Sacrifier un linge comme ça, je me ferais engueuler par ma femme», lance le juge Boulay, directement des années 1950. C’est bien que, dans un concours où on sert du caviar, des homards et des truffes, quelqu’un s’insurge contre le gaspillage de fonds publics à grands coups de torchons à 50 cennes.
Pendant ce temps, Mark court à droite, Mark court à gauche et, au centre, les deux-tiers du juge-au-thon rient de lui.

«Ha ha ha, Mark est dans la Scheiße!»
Nous, la nuit, on stresse pour la job, l’hypothèque, les vaccins de la petite dernière, le vide existentiel qui nous attend. Normand, lui, stresse sur le fait que la pintade est sèche, va être sèche, sera sèche, maybe sèche, que les ris de veau seront secs ou chéchés, que tout manquera de mouillé.

Le monteur a oublié de le censurer, nous avons la responsabilité de vous le montrer : le «ah putain» d’un Juge JL qui sent que le monde se dérobe sous ses pieds.
Sous sa table de travail, Jules est devenu un véritable hoardeur. Les vieux chaudrons s’accumulent, les plats sales aussi, et une tour d’assiettes crottées côtoie une pile de vieux journaux de 2011 qu’il ne peut pas jeter parce qu’il n’a pas encore fini de les lire.
Brenda achève finalement son pithivier, qui est l’équivalent fennecé d’un chausson aux pommes du McDo, mais avec du fois gras et de la pintade à la place des pommes. Sinon, c’est vraiment pareil.

Daniel est tellement stressé qu’entre les moments où il doit annoncer le temps restant, l’équipe le sort dans le stationnement du studio pour lui faire prendre l’air, et il y fait le décompte en courant autour des Mazda 3.
Plus le taïmeure est proche de sonner, plus Élyse sort ses encouragements de soccer mom. Le plat de Jules reçoit autant de compliments qu’un ornement de Noël en macaronis, Alex fait de jolies chartreuses qu’il faudrait mettre dans l’assiette, «Vas-y Mark vas-y Mark elle est où ta pintade» et… well, Brenda se débrouille tuseule parce qu’elle est une femme forte et indépendante.
DEUXIÈME MOMENT DE JUGEOTTATION, ON SLACKE LA CEINTURE D’UN CRAN
Les candidats présentent leurs plats comme s’ils pigeaient dans un sac à buzzwords de toute la saison : on a des pâtes fraîches, du beurre nantais, de la pintade cuite sur le coffre, du pigeonneau, une mousseline de volaille, une duxelles et des trucs inutiles.

La légende de ce GIF est inutile.
Alex présente sa pintade demi-deuil, qui est une pintade qui a perdu son épouse récemment, n’a pas encore fait toutes les étapes du deuil et est encore rendue au marchandage.
Alex, si tu me rends feu ma douce moitié, j’te promets de pas être chèche.
– La pintade mi-endeuillée
Juge Boulay a a-do-ré le jus de viande de Brenda, qu’elle a obtenu en passant sa pintade dans une machine à smoothie. Fun fact : hors caméra, Juge Jean-Luc a mis une paille dans le jus de pintade et l’a siroté toute la soirée. Prends des notes, Tropicana!
LE DESSERT, SUITE ET FAIM
Comme nous l’annonce un Dan Very Very Vézina plogué sur le 220, il ne reste que 20 minutes aux aspirants chefs pour terminer leur dessert. Le truc pour que ça aille plus vite? Leur dire aux 3 meunutes qu’ils doivent mettre quelque chose dans l’assiette, go go go, ça va la gang, il reste pu beaucoup de temps, vite enweille.
Brenda avait annoncé un parfait glacé, mais à la voir démouler ça tout croche, on sent qu’elle va plutôt présenter «un glacé yienque correct». Juge Boulay admire sa ténacité, alors qu’elle n’a pas crissé son parfait dans la poubelle en braillant (dans le domaine culinaire, on appelle ça «un clément»).
Jules a fait des financiers. Le financier est un dessert qui est aussi appelé «un McSween». Autre fait amusant : si tu le cuis sous-vide, tu n’en as pas vraiment besoin.
Et c’est tout ce qu’on a le temps de raconter parce que ah c’est Daniel qui fait le décompte parce qu’Élyse est pas capable de se lever de son tabouret avec ses talons de 22 pouces et quatre… trois… deux… un… *Daniel Vézina fait une crise de coeur*
LES JUGES N’ONT PLUS FAIM MAIS VONT JUGER QUAND MÊME, ON IRA JOGGER DEMAIN
En gros : y’avait des affaires inutiles, c’était souvent mélangeant, y’avait de la technique, pis peu importe ce que les juges ont dit, nous on en aurait pris une deuxième assiette, c’est certain. Surtout si on compte le fait qu’on n’a même pas eu de première assiette.
J’ai liché mon écran à chaque plat, et Mark est mon préféré. C’était subtil, mais le goût de poussière était plus raffiné sur ses plats à lui.
– Mathieu «Parrainez-le à Vision Mondiale» Charlebois
C’est finalement le moment de dévoiler le gagnant de l’édition 2019, mais d’abord, quelques compliments génériques, comme le veut la tradition. «Pour moi, peu importe l’issue de cette compétition, ce soir, vous êtes tous des gagnants», nous dit un Coach Daniel qui a le tour pour parler aux millennials. Mettez ça sur votre CV, donc, les losers : «Gagnant des Chefs selon Daniel Vézina».
Le grand prix de 30 000 $ inclut un voyage, le vol, l’hôtel, les repas ainsi qu’une fouille gastronomique à l’aéroport de Toronto, conçue par Daniel Vézina. Option végé en supplément.
La personne qui finira en deuxième place repartira avec 10 000 $ et celle en troisième avec 5 000 $. Les deux ne seront probablement pas reniées par leur famille immédiate, ce qu’on ne peut pas assurer à la personne en quatrième place, sauf si, pour te faire pardonner d’avoir déserté la maison pendant 10 semaines, t’amènes ta grand-mère dans un shopping spree de chaudrons chez Doyons Després Desbiens Deschambault Desnoyers.
Trève de niaiseries, on coupe ça short pis le gagnant est… ALEX.
Ah ben.
– Caroline

Daniel est le gars en avant de toi qui tape du pied à contre-temps au Festival d’été.

On le savait qu’il restait une bouteille de rhum cubain kek part dans le studio.

Non, vraiment, on le savait.
UNE ULTIME DOSE DE RATOURE
Pourrait-on dire que c’était une bonne saison? On pourrait, et on va. C’était une bonne saison. Même une fois nos candidats chouchous (ou moustachouchous) partis, nous avions encore envie de voir ce qu’il adviendrait de la compétition. Venant de deux personnes qui n’ont jamais fini Game of Thrones, ce n’est pas peu dire.
D’espumas en «aspirants chefs, je vous demanderais de tout arrêter», l’émission semble avoir trouvé l’équilibre entre les clichés et les classiques, avec la petite twist sucrée-salée qui donne envie d’y revenir, comme une Kit Kat avec un sac de Ruffles nature. On a ri, on a quasiment pleuré, on a eu peur, on est passés par toute la gamme des émotions (incluant l’insomnie) possibles un lundi soir. Pendant 10 semaines, on a eu le sentiment que le printemps était arrivé dans notre salon, au moins pour une heure.
On s’est chaque fois couchés moins niaiseux (mais un peu plus nonos), grâce aux questions pertinentes d’Élyse et aux conseils de Daniel, véritable pédagogue. Quant à notre trio de juges, ils ont accepté avec grâce que nous cassions un peu de sucre demerara sur leur dos, et c’est tout à leur honneur : malgré leur stature de géants de la gastronomie québécoise, ils savent rire de bon coeur avec nous et nous les en remercions chaudement (chaudement genre mettons à 350 °F).
Pour ce qui est d’Alex, comme pour les gagnants des années précédentes, on a déjà hâte de le revoir être un peu mal à l’aise dans une publicité de commanditaire avant de ne pas être capable de se souvenir de son nom quand on va parler de lui.
Ben quoi? Les deux paragraphes gentils sont finis, on en a même mis un troisième comme dessert. On a relevé le défi.
– Mathieu «langue de vipère » Charlebois et Caroline «pas fine» Décoste
LA SEMAINE PROCHAINE
Au menu la semaine prochaine : de la tristesse, de l’ennui et du spleen, comme quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle de Thermomix.
En attendant la prochaine saison, vous pourrez retrouver La Voix d’Élyse dans un film d’animation de Pixar, où elle tient le rôle d’une ratte qui habite dans la cuisine d’un grand restaurant : Ratatoure.
Quant à nous, nous espérons être de retour bientôt, avec un nouveau projet. Pour être tenu au courant, inscrivez-vous à notre infolettre ou passez sur notre page Facebook. Pour nous ignorer copieusement, désabonnez-vous de notre infolettre.

Ce texte n’aurait pas été possible sans la présence et l’amour de La Face d’Élyse, qui sait que pour chaque GIF qu’elle nous donne, nous lui redonnons au centuple.
And in the end
The ratoure you take
Is equal to the ratoure
You make
– The Biteules