Habituellement d’habitude de quand c’est à l’horaire normal, Caroline et Mathieu restent sagement au Québec pour manger des affaires dégueu locales et vous en parler. Cette saison, ils s’envolent à bord d’Air Ratoure pour commenter le nouvel arrivage des Chefs.

PLOGUE COMMANDITAIRE

Hein, quoi, déjà? Mais l’épisode est même pas commencé, Élyse a pas dit que ça commençait maintenant!

Dans une twist-qu’on-avait-vu-venir-dans-le-preview-la-semaine-passée-donc-on-n’est-pas-tant-surpris-sauf-ceux-qui-avaient-zappé-avant-la-fin, nos restants de concurrents (attendez qu’on compte, là, euh, 4 plus Brenda plus l’autre?) paquètent leurs valises, leur crème FPS 90 pis leur Imodium et partent à La Havane, dans le pays de Kiouba, comme le souligne Pasquale dans son espagnol flawless.

Tout heureux d’être contents, les aspirants chefs se prêtent joyeusement au jeu de ploguer l’hôtel commanditaire, les restaurants commanditaires et le fruit exotique commanditaire.

Cette bouchée qui vous donnera mal au ventre pour la soirée en raison des piètres conditions sanitaires de sa culture est présentée par chirimoya.
Chirimoya, pour quand ça chiera moyen!

Là-bas, ils ont vécu comme de vrais Cubains, dans un hôtel 48 étoiles, à souper dans des restos gastronomiques, dont le célèbre La Gurda, où tout est servi crudo, parce que le gouvernement a tiré la ploye de l’électricité depuis 6 mois déjà. Si on se fie aux images, ils ont mangé huit repas par jour, en s’hydratant avec des mojitos.

Se mêlant à la faune locale, ils ont visité un marché, où un homme chaleureux et ouvert (comme tous les Cubains) est venu chanter pour eux. C’est du moins ainsi que Daniel a interprété la fois où un monsieur est venu gueuler «héééééé!» à deux pouces de leurs faces.

Les aspirants touristes ont rapidement été happés par le tourbillon de la danse, et ils se sont déhanchés au rythme de la toune cubaine en boucle pendant 3 heures et demie. (On nous dit que ce n’est pas toujours la même chanson, mais on sait pas, on parle pas cubain.)

J’aime tellement ça, me dandiner sur Descarpaccio!
– Caroline, mélomane latine

Moi ma toune, c’est Despumacitron!
– Mathieu, guère mieux

Bref, tout le monde a eu du plaisir, tout le monde a eu chaud, Daniel s’est acheté un t-shirt de Che Vezina et la joyeuse bande est rentrée au Québec, pour un défi qui devra s’inspirer de la culture cubaine. On peut donc s’attendre à des plats qui répriment la liberté de presse, bloquent l’accès à internet et ne supportent pas vraiment la dissidence politique. Ça va être bon!

Suis-je la seule étonnée que le look de voyage de Daniel ne soit pas une veste et un chapeau de pêcheur et une ligne de crème sur le nez?
– Caroline, fashion police

LE DÉFI

Pour votre défi cubain de ce soir, vous devrez cuisiner un repas 3 services sur le moteur d’une vieille Chevrolet 1951.
– Che-Lyse Guevarquis

Parce qu’on a pris trop de temps pour regarder des personnes bien manger, boire, se faire bronzer pis sauter dans une piscine un peu gorlo, on n’a pas même pas le temps de laisser Élyse dire que ça commence maintenant que ça commence déjà maintenant pis Daniel vient flaunter son bronzage ou, comme on le dit dans le métier, sa caramélisation juste à point.

Y’a eu une réaction de Maillard sur la face des concurrents.
– Mathieu «J’ai mon kit de petit chimiste» Charlebois

Si Niko se rase la moustache, est-ce qu’il a une moustache en démarcation?
–Caroline «Call Me philosophe» Décoste

En plus de deux entrées, dont une de vivaneau, les aspirants chefs devront cuisiner une cuisse de poulet en plat principal. Plat principal qui devra faire comme Daniel à Cuba : intégrer le rhum.

À rhum, on fait comme les rhumains.
– Daniel, ben feeling à La Havane

Pour ce défi, les concurrents auront 1h45 ou, comme on dit en cubain : un demi-discours de Castro. Le gagnant remportera un autre séjour pour deux à Cuba, encore, parce que l’imagination, c’est pas exactement le point fort du département de marketing d’Air Machin. Aussi, y’a juste là que ses avions désuets ont encore le droit de se poser.

Daniel montre la table de produits, pareille comme pour tous les autres défis d’avant sauf qu’y’a maintenant deux ananas durs et une mangue pas mûre, comme dans toutes les bonnes fruiteries. Élyse donne le go, c’est le temps de parler de son menu à la caméra!

Alex propose un plat végétarien, ce qui sous-entend que les deux autres contiendront de la viande qui, si on avait à guesser, serait du vivaneau pis une cuisse de poulet. Il compte aussi donner un arrêt cardiaque à Pasquale en s’essayant à faire des gnocchis avec des bananes plantains.

Brenda compte cuisiner un cevicheguevara de vivaneau. Pour son poulet, elle va utiliser des épices Colombo, des épices qui ont la particularité de toujours revenir en bouche pour une dernière question.

Avec Mark, on découvre l’oeuf 64, cousin moins connu du Nintendo du même nom.

Nikolas commence par faire cuire les légumes… de son gaspacho. «On s’entend qu’un gaspacho, c’est pas cuit», explique le juge Boulay, maître ès évidences. Selon cette logique, Nikolas cuisine donc un gaspafroi.

Mark a un poisson tatoué sur la main, ce qui amène Détective Élysachu à déduire qu’il doit donc aimer cuisiner le poisson. Ça a du bon sens. Notre cousine qui habite en région a un signe chinois tatoué dans le dos et elle adore les egg rolls. CQFD.

Pierre-Alexandre, lui, essaie de skinner le vivaneau direct dans l’évier, pensant limiter le traumatisme en rapprochant le pouésson de son élément. Jean-Luc, membre honoraire de PETA, souligne qu’il est important de «respecter les petits poissons», particulièrement lorsqu’ils gigotent, barbotent, vivent dans l’eau et dans le fond du lac font des flic-flac sur le ventre et sur le dos.

La pâte à modeler de bananes plantains d’Alex va bon train, et il décide de la pocher en jolis petits étrons de quatre pouces et quart.

Alex n’avait jamais fait de gnocchis de plantains avant aujourd’hui. Y a-t-il un meilleur moment pour découvrir si une recette se peut que dans un concours à la télé? Ce soir, Alex est comme le gars au karaoké qui découvre que dans La tribu de Dana, y’a pas juste le refrain là-dedans.

Dans la cuisine, oh oh, de Vézina, lalilala
Dans la cuisine, oh oh, j’vais être éliminé bientôt
– Alex, après deux mojitos dans un karaoké

La torche à la main, Jules essaie de faire griller un ananas qui ne contient pas de sucre, ce qu’on appelle communément un Splendananas. Pendant que Juge Jean-Luc pouffe de rire pas subtilement pétoute, Pasquale souligne que «ça sert à rien». Notre liste de çasertàrienismes s’allonge.

Jules perd son temps avec l’ALENA.
– Pasquale, très politisé

Nous, on voit le timeurre. Daniel voit le timeurre. La Face Divine voit le timeurre. Le trio du Jugement dernier voit le timeurre. Les aspirants chefs, encore en lendemain de veille, prennent ça chill. Pis on commence à capoter un ti-peu. Jules a l’air de s’enligner pour un tataki de poulet et une plainte au MAPAQ, la pieuvre de Brenda est encore en train de relaxer au spa dans son presto, Alex gaspille 30 précieuses minutes sur ses petites crottes, Pierre-Alexandre est sûrement en train de pas faire quelque chose mais on l’a oublié, Mark cuit son tattoo pis Niko s’enligne pour servir un plat typiquement cubain, soit trois assiettes garnies d’une seule demi-louche de fèves noires cramées avec un side de répression policière.

Notre trio jugeatoire et La Sainte Face s’extasient sur les plats qui commencent à être dressés 10 minutes trop tard selon Coach DayVee. Cette assiette-là, c’est beau. Celle-là, c’est magnifique. Celle-là donne faim. Le plat de l’autre, c’est beauuuuu. Et ça, c’est les petites sandwichs pas de croûte de Jules.

«T’as le goût de manger ça», nous dit un Jean-Luc un peu à court de compliments rendu aux trois quarts de la saison.

Nikolas, probablement sur le décalage horaire inexistant, est tombé en transe pendant 1h40, pour se réveiller 5 minutes avant la fin. Élyse est rackée juste à le regarder aller.

Alors qu’il ne reste que 2 minutes et que notre coach commence à avoir faim, Daniel, soudainement pas mal moins relax du bronzage, se met à crier frénétiquement «Mettez les choses dans vos assiettes au plus vite!». On sent que ça urge, avant qu’il tombe en hypoglycémie.

Comme pour se rattraper sur l’épisode somnifère de la semaine passée (dont vous n’avez certainement aucun souvenir et nous non plus), les aspirants chefs décident de tout faire alors qu’il ne reste qu’une minute au timeurre, soit habituellement le moment où on met du rinse aid dans le dichewacheure pis qu’on pèse sur le peton en se faisant des high fives d’avoir fini à temps.

Ça va criffement pas ben pour notre moustachu préféré (le seul de la compétition, mais c’est pas une raison) et La Face d’Élyse incarne toute sa détresse gaspachère.

Le timeurre sonne. Tout comme notre moniteur cardiaque pour indiquer qu’on a la patate qui se déchaîne.

Ô DRAME

Faque le gaspa-pas-cho est resté dans le frigo. Pouet pouet pouet.

Pasquale se pointe à la station de Nikolas et demande, ben casual :

– Tout a bien été?
– Euh, non.

Niko est la personne honnête et directe que nous voudrions tous être. On va essayer ça au bureau demain, quand Denise va nous demander comment ça va. Ça va pas super, Denise. Vraiment pas. Un grand vide existentiel nous habite, et on préférerait vraiment pouvoir exister librement et hors des chaînes du capitalisme plutôt que de se faire raconter l’épisode de District 31 de la veille par Sylvie de la comptabilité pendant qu’on mange un restant de spaghetti tiède pogné en motton comme celui qui nous noue la gorge en permanence, avec comme seul dessert ce qu’il nous reste d’envie de vivre. C’est quand même gentil de demander. Et toi, Denise?

Après une épreuve aussi exténuante, les concurrents ont bien besoin d’un petit snack pour se sustenter. Malheureusement, ils se font servir de la bouffe d’avion qu’ils sont contractuellement obligés d’aimer pour pas se faire chicaner par Chef Dan Y El Du Vézi Na. «Vous avez travaillé vraiment fort, c’est pourquoi Air Transat est heureux de vous offrir ce repas mouilleux, brûlant à l’extérieur et frette à l’intérieur. Bravo gang! Si vous voulez un petit sac de pinottes en plus ou aller aux toilettes, ça va faire cinq piasses.»

Je ne pensais pas aller en voyage cette année, mais avec un tel menu… Allez!
On se prend deux billets aller-retour le même jour pour essayer ça!
– Le téléspectateur influençable

Brenda remporte la compétition, grâce à sa pieuvre. Elle a été chanceuse, puisque la plupart des candidats qui s’essaient au céphalopode perdent, c’est ce qui s’appelle se faire sortir manu calamari.

Côté perdants, on retrouve :

– Nikolas, à cause de sa portion qui était trop généreuse au niveau de son caviar, et trop généreuse au niveau de son pas de gaspacho. Quant à son poulet, le juge Boulay en dira que «c’était sec, il manquait de jus, manquait d’amour».

Ne laisse pas passer
La chance d’être aimé
La cuisse devient moins sèche
Quand on est en amour
– Patrick Normand Laprise

– Jules, qui a appris à la dure que la moutarde baseball, ce n’est pas un ingrédient très gastronomique, sauf pendant un match des Expos.

– Pierre-Alexandre, qui a déçu avec son vivaneau poché à Lodecoco, une banlieue de La Havane selon Wikipédia. Son meilleur plat, la cuisse de poulet, a eu droit à un «c’était correct» digne de Christian Bégin.

Quant à Alex, il ne se retrouve ni dans les perdants, ni dans les gagnants, il est donc température pièce comme concurrent. Ça valait la peine de nous teaser avec ses gnocchis de plantains pendant une demi-heure.

Nikolas et Pierre-Alexandre iront donc en duel. C’est une première pour Pierre-Alexandre, qui avait réussi jusqu’à maintenant à ne pas se faire remarquer, en faisant des plats corrects et en ayant une personnalité aussi «correcte» que sa cuisse de poulet. C’est une première aussi pour un deuxième duel pour Niko, mais ça, c’est parce qu’il est généralement bon.

LE DUEL

L’un de vous devra quitter la brigade et embarquer sur un radeau fait de bidons et de planches de bois pour tenter de retourner à Cuba à la rame.
– Élyse

Les duellistes devront désosser un râble de lapin, googler «râble» pour savoir ce que c’est, faire une farce fine (ce qui élimine d’emblée celle du pianiste de douze pouces), farcir le râble et le ficeler comme une version lagomorphique de 50 Shades, le tout en 18 minutes, parce que 20 c’était too much mais 15 trop ambitieux.

Ce défi est une présentation des produit de les râbles.
Les râbles, c’est pas lapin du monde!
– Stéphane Laporte

Il y a quelques textes, nous prédisions presque que Nikolas allait surfer jusqu’à la finale et remporter le grand prix d’une main tout en se twirlant la moustache de l’autre. Finalement, il appert que nos talents de prédiction accotent ceux des sondeurs depuis quelques élections, parce que Nikolas est sacré dehors de la brigade, à notre grand désespoir capillofacial.

Nikolas prend ça vraiment difficilement. Même sa moustache a la mine basse.

LE DANTELIER

El coach de la cocina, señor Daniele, prend un «ananormal» qu’il décide de faire flamber au rhum comme recette de son Dantelier. Il prend aussi soin de souligner au passage, comme cette connaissance d’université qui te rappelle chaque fois que tu la croises par hasard dans un 5 à 7 dans le Mile-End qu’elle a déjà passé 2 heures en transit à Reykjavik, qu’il est allé juste assez longtemps à Cuba pour nous en parler longtemps.

Nikolas propose une version déconstruite de la recette en skippant l’ananas.

LA SEMAINE PROCHAINE…

Une anguille, un pigeonneau, un «Arshhhh sa fafafou!» et le gars qui est dans tous les quiz et les jeux télévisés parce qu’il était dans les Mecs Comiques il y a 20 ans de ça.

Salut @alexxxperron!
– Caroline, qui tient à souligner qu’ils se suivent mutuellement sur Twitter, comme gage de son street cred