Habituellement, Caroline et Mathieu font monter leur pression artérielle et diminuer leur espérance de vie en mangeant toutes sortes de cochonneries pour votre bon plaisir littéraire. Cette saison, ils font monter leur pression artérielle et diminuer leur espérance de vie en se mettant le gros stress dans le tapis à regarder Les Chefs.
Cette semaine, alors que le Québec se remet lentement de tristes inondations ayant jeté à la rue des centaines de familles, Élyse au Brushing sur la tête et au Coeur sur la main leur offre un peu de soutien en ouverture.
LE DÉFI
Puisque cet épisode est commandité par une famille du Midwest partie en chariot pour chasser le bovidé et, accessoirement, pogner la variole pis devenir aveugle parce que les vaccins c’est pire que l’autisme, ce soir, on cuisine du bison!
When I find myself in times of tataki, Coach Daniel comes to me
Speaking words of sous-vide, let it bison
Il vous reste une heure of cooking, he is standing right in front of me
Speaking words of espuma, let it bison
– Paul McCalfney & John Lainenon
Nos soon-to-be expirants chefs auront donc 1 h 30 pour préparer deux plats mettant en valeur ce ruminant, tout en évitant de faire la joke que le féminin du bison c’est la bizoune.
Eille, on aurait échoué solide à ce défi-là.
– Caroline, fière d’avoir mis le mot «bizoune» dans ce texteMets-en, surtout après une référence aux Biteules.
– Mathieu, aussi pire
Le bison est une viande qui contient très peu de gras. C’est pourquoi l’équipe de Vas-tu finir ton assiette aurait conseillé aux aspirants chefs de bien enrouler leur viande dans de la margarine. La sécurité de Radio-Canada nous aurait ensuite sortis manu militari (le cousin de Manu Chao), en nous demandant comment on a fait pour entrer dans le studio.
Au menu, si on exclut les jokes plus grasses que la viande du défi : une entrée et un plat incluant des saucisses et un pavé de bison (qui est exactement comme un rectangle en trois dimensions mais avec un nom plus fancy parce que personne veut manger un «rectangle» de bison pis encore moins un «hexaèdre de bison»).
Sous les pavés, la gastronomie!
– Slogan bourgeois de Mai 68
Rendus aussi loin dans la saison, on (incluant les juges, l’animatrice, le coach, le perchiste, l’accessoiriste et le comptable) s’attend à autre chose que des tartares, des tatakis, des carpaccios ou le combo peu connu des trois qu’est le cartartakiccios.

Parsonne écoute Coach Dan.
Faque…

PARSONNE ÉCOUTE COACH DAN.
– Tu ferais quoi, toi, Mathieu, à leur place?
– Un tataki au Thermomix. Toi, Caro?
– Un tartare sous-vide. Ou un espuma de carpaccio.
Juste avant de partir le timeure, Sainte-Élyse pose à Dan to the V to the Vez une question sentant bon la ratoure fraîchement cueillie : «Est-ce un défi difficile?», que l’on peut interpréter comme «Est-ce que nos candidats auront besoin d’une twist betôt?». Daniel, impassible tel un garde à grosse moumoute au palais de Buckingham, dit «ça dépend», poursuivant avec un très limpide «soit ils se forcent pour essayer de gagner parce que c’est ça le concept, soit ils la jouent safe avec un autre esti de tataki ou de crimpof de tartare en espérant se rendre en finale en ayant passé 9 épisodes sous le radar» (on reformule de mémoire).
Le plus dur pour notre aspirant comédien/coach d’expérience, c’est de ne pas dévoiler le punch en allant voir la table des produits, alors que 7 ex-candidats sont cachés en dessous des topinambours en attendant leur cue.
C’est que pour surprendre les aspirants chefs, l’équipe est allée fouiller dans l’armoire à accessoires de Radio-Canada et elle en a sorti d’anciens gagnants et presque gagnants mais un peu perdants. Ils sont tous là! Il y a Ann-Rika, son bandana, le gars qui était mal à l’aise dans les annonces de lait et… tous les autres!

En entendant «vous aurez de l’aide», Pierre-Alexandre a pensé que sa belle-mère était débarquée en studio.
Ces anciens aspirants chefs, devenus juste chefs comme Ricardo qui a juste un prénom, mettront leur expertise, leur professionnalisme et leur expérience au service des p’tits nouveaux, pour qui ils vont couper des légumes, éplucher des pétakes et peut-être faire la vaisselle. Honnêtement, les enfants de la semaine dernière ont fait plus de vraie cuisine que les ressuscités de cette semaine.
Jules est impressionné, car ils sont devenus des cuisiniers de renom, et il y a aussi Antoine.
Ne faisant pas trop confiance à Antoine avec qui il est jumelé mais soucieux de faire comme les autres, Nikolas lui confie la tâche précieuse de faire un carpaccio de pommes de terre.
Mark va accompagner son tartakipaccio de «roam man esko» avec une marinade «grand-mère». Whatever que c’est.
Il y a désormais deux fois plus de cuisiniers pour faire des jokes de saucisses pas subtiles du tout. On a maintenant droit à un festin de saucisses à quatre mains, et ce texte porno s’écrit tuseul.

À l’affiche au Cinéma l’Amour cette semaine, Commis de luxe, mettant en vedette Guillaume Sein Pierre.
Il y a 15 minutes d’écroulées!
– Daniel, de plus en plus dramatique
Force est d’avouer que c’est assez pépère comme épisode. Le monteur fait son possible avec sa musique de suspense et ses drops de basse dignes du Piknik Electronik, mais tout cela n’est qu’artifice.

La Face d’Élyse dit oui, mais La Tête d’Élyse se demande s’il reste assez de pot-pourri dans la salle de bain du deuxième étage.
Dans les faits, y se passe pas grand chose. Tsé, quand Hakim qui cherche du sirop d’érable dans la pantry devient un événement, c’est un signe.

«Hahahahah, y’é ben poche!», ou quand La Face d’Élyse s’ennuie tellement qu’elle se prend pour une mean girl.
Tapoche du muscle d’un bord, scie de l’os de l’autre : le studio se transforme pendant quelques minutes en repère de mafiosi aux méthodes d’interrogatoire musclées.

«Tu vas parler, porca puttana troia!»

Élyse est la voisine wèreuse «c’était pourtant des voisins tranquilles, sans histoire».

Soit un des aspirants chefs a sorti le durian pour faire sa sauce, soit le caméraman a essayé le nouveau mexicain à côté des studios.
Puis, après seulement une demi-heure, la facétieuse face de l’Élyse d’Amérique vient annoncer que les anciens gagnants (et finalistes) vont devoir retourner dans le bocal de formol d’où on les a sortis. On recommençait à peine à se souvenir d’eux! Ils s’installent donc dans le lounge pour regarder le reste de l’épisode en faisant leurs belles-mères du PQ.
La compétition poursuit son petit pépère de chemin. Pour se désennuyer un peu, on s’amuse à répéter plusieurs fois d’affilée la phrase «Alex a commencé la cuisson de ses soucisses». On va avoir de la pratique pour la semaine où ils vont cuisiner des paniers et des pianos.
Nikolas a la sagesse de piquer ses soucisses pour ne pas qu’elles explosent. On se souvient qu’à la saison 3, quatre concurrents avaient perdu la vie dans un terrible accident de soucisses explosives. #NeverMichelForget
Autre moment pas stressant pantoute, alors que ça jogge dans la cuisine comme un samedi matin au bord du canal Lachine avec un caniche en laisse, Sandra s’amène avec un bol d’eau tiède en criant «Froid devant! Froid devant!». Vite, nos Valium.
PAUSE
On part se faire un double allongé avec un shooter de Red Bull, pour rester éveillés et accorder notre rythme cardiaque au beat musical de l’épisode. On le cale, on part faire le tour du bloc avant que l’épisode recommence, et on prend notre pouls. On est vivants, mais limite.
RETOUR DE LA PAUSE
La plupart des gens, pour se faire des peurs, écoutent un film d’horreur. Daniel, lui, regarde des aspirants chefs starter une cuisson 10 minutes avant la fin. Sandra réussit finalement à terminer son assiette à temps, mais on verra plus tard (divulgâcheur) que ça manquait de saveur au niveau de son tartare, et que sa soucisse était éclatée au niveau du plat.

«C’est la danse de Sandra, sortant de Radio-Canada, se secoue la microplane et va en duel…»
Après avoir goûté la longe de bison fumée d’Alex, les juges apprêtent un classique avec une nouvelle twist, en décrétant que de faire fumer la viande, «ça servait à rien». Le sous-vide était jaloux.
Quand Jean-Luc te dit que ça manquait de caractère, de vivacité, que ça goûtait rien, ça se peut que tu aies envie de faire tes valises en braillant.
– Compatissante Caroline
Mark, qui ne paye pas sa viande lui-même pis ça paraît, sacrifie trois fois deux-tiers de steak et ne prend que le morceau du milieu pour que ça fasse plus beau dans l’assiette. Son tartare est fade et sa portion est trop grosse, selon les juges. Selon nos recherches, c’est la première fois de toute l’histoire de la restauration que la phrase «ma portion de tartare était trop grosse» est prononcée.
Nikolas, fidèle à son héritage gastronomicoculturellobudapesticide, a mis du paprika hongrois dans sa soucisse, et autour de sa moustache. «Ça manquait de vinigreth», analyse Pasquale, qui parle couramment hongrois.
Quant à Jules, il nous fait revisiter notre cours de français 3 du cégep, alors qu’il nous sert une antiphrase, soit la figure de style qui consiste à dire le contraire ce qu’on pense, surtout avec sa face.
On ramène les anciens gagnants et les autres, qu’on avait oublié qu’ils étaient dans l’émission, pour leur dire beubye et nous permettre de les oublier pour une troisième fois, avant de passer au verdict des juges.
Vu le manque d’action de l’émission de ce soir, on laisse les juges redire aux concurrents presque intégralement les commentaires qu’on vient juste de les entendre se faire entre eux. Ça nous donne la chance de les dire avec eux, comme un genre de karaoké de juges.
Allez. TOUT LE MONDE ENSEMBLE, TROIS, QUATRE. «Ton tartare était pas assez assaisonné. Ta purée de navet goûtait plus le caramel.»
C’est finalement Pierre-Alexandre qui remporte la compétition cette semaine. Il ne s’y attendait pas, et nous non plus.
C’est qui lui? Me semble que c’est la première fois que je le vois. Est-ce qu’il est là depuis le début de la saison?
– MathieuBien honnêtement, je pensais que c’était un ancien perdant.
– Caroline
Sandra et Mark iront en duel. Alex, troisième larron des pas bons, y échappe. Il déclarera être «euphorique» d’apprendre qu’il était le moins pas bon des losers. Si c’est tout ce que ça lui prend pour arriver à l’euphorie, il ne faudrait pas que sa blonde tombe enceinte. Il risquerait d’exploser comme une soucisse non percée.
VAS-TU FINIR TON DUEL?
L’un d’entre vous devra quitter la brigade, partir sur une moyenne dérape pour essayer d’oublier et se réveiller le 22 octobre d’une brosse de plusieurs semaines pour découvrir qu’il est rendu député pour le Parti Populaire du Canada. Tsé, une vraie de vraie dérape.
– Élyse
Pour le duel, ils devront préparer une escalope de veau panée à l’anglaise (donc sous la pluie avec un chapeau melon), et un concassé de tomates cuites (ce qui, étonnamment, ne consiste pas qu’à déconcrisser des tomates dans un chaudron).
Normalement, ça risque même d’être facile, tant qu’à moi.
– Normand, tant qu’à lui
Complètement en transe, Sandra et Mark concassent de la tomate comme si l’Italie au complet s’en venait souper. Comme dira Jules, gérant de divan, c’est une véritable «fiesta de salsa». Ne manque que les takosses.
Faque concasse de la tomate, concasse, concasse, casseconse, tapoche de l’escalope, panne, panne, jase jase, cuit, cuit, pis le défi est fini et Élyse pleure.

La finale de Love Story < l’escalope.
Sandra devra quitter la cuisine, parce qu’auniveauduveau, elle a gardé son escalope un peu trop humide, alors que celle de Mark était soupeurre crissepi. Maman Sandra retournera donc faire des purées gastronomiques sous vide à servir en espuma pour son poupon.
Pas de regret, Sandra, tu pourras faire comme Isabelle et être réinvitée pour
15 minutes la saison prochaine!
– Mathieu «verre à moitié plein» Charlebois
LE DANTELIER
Daniel explique comment faire un carpatatakitareccio et sort le sel de sa cachette (probablement à côté du sirop d’érable), soulignant du même coup l’évidence évidente que ça prend du sel sur la viande. Ébahis, les aspirants chefs pognent de quoi et passeront la semaine à pitcher du sel partout pour éloigner le mauvais sort.
Quand vous travaillez en gastronomie, n’hésitez pas à réduire la grosseur des aliments. Ça fait plus joli.
– Daniel, qui explique que si tu as juste trois bouchées dans ton assiette à 45$, c’est que ça fait plus joli.
LA SEMAINE PROCHAINE
Surprise! Les Chefs se transforme en Occupation Double et envoie tous ses concurrents à Cuba.
Quoi, y partent pas pour la Nouvelle-Écosse? TOUTES CES PLOGUES POUR ARDJIEN.
– Caroline NouvelleDécoste
La semaine prochaine, donc : on boit dans des ananas, on fait une longue pub de compagnie aérienne, on reste pognés en transit pendant 24 heures à Toronto et on cuisine sur le décalage horaire.
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Une réflexion sur “Les Chefs 2019, épisode 7 : Let it bison”