D’habitude, Caroline Décoste et Mathieu Charlebois goûtent pour vous à des produits d’épicerie. Ce printemps, ils écoutent plutôt la recette des Chefs dans sa version 2018, une édition dont parle tout le Québec, selon Influence Communication.

C’est la demi-finale, alors pour être thématique, on ne se force qu’à moitié.

Appréciez donc ce compte-rendu un peu botché qui commence…

MAINTENANT.

Je vais me donner autant que Clément : en criss au début, pis je finis ça les bras croisés aux ¾ du texte.
– Caroline «Loi du moindre effort» Décoste

Le défi

Cette semaine, c’est une émission pour les marrants et marins amoureux de la morue, qui, on l’espère, sont les mêmes que les allègres alliés de l’allitération aliénante qui s’allonge au-delà de la rigolade hilarante.

Et cette morue, on la cuisinera pour le prestigieux invité Jean-Luc Rocha qui, comme on le devine à son accent français, est d’origine portugaise.

N’ayant jamais eu la chance d’aller flamber deux mois de loyer à son restaurant, le Saint-James à Paris, nous n’avons aucune idée de ce qu’il vaut. Nous sommes donc allés voir ce qu’en disaient les plus fins critiques, ceux avec le palais le plus raffiné et un vocabulaire bernardpivotesque : les gens qui commentent sur Yelp. Ça peut pas être pire qu’un texte de Marie-Claude Lortie, qu’on se dit.

La parole est donc à alexmg71 :

«Derrière une très belle demeure, un bar bibliothèque sublime, se cache une cuisine quelconque à prix élevé et un service digne d’un kebab de quartier, à la différence que les serveurs sont bien habillés….

1H45 d’attente pour le premier plat alors que le restaurant était quasiment vide. Une mise en bouche qui vous donne déjà envie d’en rester là. Un foie gras qui pour le coup peut faire penser à un vulgaire pâté. Trois heures plus tard, vous êtes enfin soulagés de partir après avoir relancé 5 fois les serveurs pour accélérer ce supplice. 1300 euros de moins dans votre poche et une superbe impression de vous être fait arnaquer. [sic]»

Ouin. On comprend pourquoi le Bonhomme Michelin n’a donné qu’une seule de sa propre étoile à ce restaurant.

Avant de dépecer cette princesse des mers qui a donné son nom au plus doux compliment qui soit, les aspirants-chefs ont droit à une séance de motivation de Coach Daniel et au palpage réglementaire du cabillaud.

Nos quatre cavaliers de l’apoissoncalypse se mettent joyeusement à découper leurs victimes pendant que nous, on attend impatiemment que le feu pogne oubedon que notre ratoureuse en résidence ait une annonce à nous faire.

Pendant 1 h, réduite à 13 minutes et quart pour les besoins de la tivi, on apprend comment et comment ne pas en la matière de la cuisson au niveau de la morue. Alors on peut la pocher dans l’huile, avec beaucoup d’huile mais faut pas que ça soit huileux, on peut la faire sous-vide mais ça sera pas assez cuit alors faudra la cuire encore un peu après mais celle d’Antoine est probablement trop cuite parce que 425 c’est chaud en ti-péché et si c’est plié en deux c’est pas bon parce que les filets sont pas ISO.

Pardonnez cette confusion, mais on a zoné out un ti brin quand ça s’est mis à jaser de coagulation de sang de poisson.

On jumpcut tusuite à la twist parce que c’est ça.

La twist

Alors qu’Élyse Marquis, nommée «Most likely to ratoure» à son bal de finissants du secondaire, se pointe en studio avec son inséparable petit chariot de malheur, ce sont les faces des aspirants-chefs qui volent le show.

En l’honneur du chef invité, la face d’Élyse McRatoure propose aux aspirants-chefs d’ajouter au pain sur la planche la cuisination (le cuisinement?) le plat préféré de JL Rocha quand il était haut comme trois morues empilées les unes sur les autres :

Perso, je sais faire d’excellents oeufs à la cocoque.
– Mathieu à-peu-près-ça Charlebois

Qu’est-ce que le fancocotte? Si vous ne le savez pas, vous êtes de calibre pour participer aux Chefs, parce que la moitié de ce qu’il reste de concurrents n’en a pas la moindre idée non plus, un quart le sait et l’a foiré et le quart restant a copié sur l’autre moitié mais sans succès.

Le fancocotte, pour ceux qui voudraient l’essayer à la maison, c’est une façon de manger un oeuf, de la crème et du fromage, mais tout en faisant ça le plus compliqué possible pis en salissant assez de vaisselle pour remplir un dishwasheure one shot. Au final, c’est pas plus nourrissant qu’un sandwich Timatin, alors pourquoi se casser le bécyke?

Retour à la programmation régulière

Laurent, confiant (Laurenfiant?) s’amuse comme un fou avec un sac de Ruffles pis des embryons d’esturgeon et prend la peine de partager son idée de génie avec nous, au cas où on aurait une grosse morue pis un pot de caviar qui traînent dans la cuisine.

Mais tout n’est pas qu’arc-en-ciel et morues qui dansent la claquette pour Marc-Antoine, qui fait l’erreur tragique de faire cuire dans la poêle du poisson déjà en masse cuit alors que le caméraman zoome sur le drame comme un ancien technicien de TVA devant un autobus pogné dans un ravin. On s’assure qu’on sait reconnaître les symptômes d’un AVC (alerte au vandalisme de cabillaud) au cas où les juges seraient frappés d’apoplexie.

Le timer sonne et Laurent a maintenant le temps de nous montrer ses moves d’instructeur de zumba. Il sera d’ailleurs au gymnase du Centre académique de Lanaudière pour un cours spécial, ce samedi de 5 h 30 à 10 h 45. Amenez vos bandanas!

La positive attitude de Laurent a porté fruit, alors qu’il se hisse au deuxième rang des moins poches, Antoine étant premier des pas pouish. Par la force des choses et de savants calculs mathématiques, on en arrive à la conclusion que c’est Marc-Antoine et Andrée-Ann qui iront s’affronter au Mortal Kombat des shows d’habileté à l’épluche-patates. AA sort sa visualisation motivatrice : « Je vais foncer à 2 milles à l’heure!» et on l’imagine déjà en train de jogger à 3,2 km/h autour du studio comme Rocky avec un linge à vaisselle dans le cou.

Le duel

L’un de vous devra quitter la brigade et aller rejoindre Clément qui boude sur un banc à l’entrée du studio.
– Élyse

Pour le duel, les aspirants-chefs auront 15 minutes pour «ouvrir quatre sardines en papillon, les paner à l’anglaise, les frire à la poêle, puis les servir avec une sauce vierge». On a fait du copié-collé du site de l’émission parce que ça nous aurait pris ça, nous, 15 minutes pour nous souvenir c’était quoi le défi pis l’écrire ici.

Dire que des fois, je prends une demi-heure pour faire un grilled cheese.
– Mathieu

Il ne faut pas confondre «les servir avec une sauce vierge» et «les servir avec une sauce, viarge!». Un des deux est plus poli que l’autre.
– Le conseiller linguistique de Radio-Canada

Faque pendant 10 minutes, Andrée-Ann et Marc-Antoine se font chier à éplucher des minipoissons, pour ensuite masquer tout le goût grâce à 4 pouces de panure et 30 litres d’huile. Les 5 minutes restantes sont consacrées à dessiner la carte du ciel de la sauce Vierge et à déterminer si son ascendant aura une influence sur la décision des juges quand Mercure sera en rétrograde au niveau des fines herbes.

Maintenant, l’avenir du gars qui prononce pas beaucoup et de la fille (rendu là, y’a juste une fille, même pas besoin de qualificatif pour l’identifier) est entre les mains de notre quatuor de téteux.

«Il s’est bien débrouillé au niveau de lever les sardines», déclare le juge invité, qui s’est intégré à l’équipe pas mal plus vite que certains anglos du West Island qui parlent encore juste anglais après trois générations.

Andrée-Ann, elle, essaie de distraire les juges en donnant un coup de vieux collectif au Québec avec son «depuis que chus jeune que je regarde l’émission Les Chefs». Avoir su, on t’aurait cartée avant que tu rentres dans le studio!

Vas-tu finir ton duel?

Pas si tu t’appelles Marc-Antoine, mais ce n’est pas super clair pourquoi. Tes poissons étaient aussi bons, ta sauce vierge aussi, mais tout se joue dans les petits détails. Des détails comme de quel bord tombe le 25 cennes qu’ont lancé les juges pour décider ou à quel point ça se peut que la prod se fasse ramasser si c’est une finale du type #oncuisineentrehommes.

Au revoir, Marc-Antoine. Ta personnalité flamboyante, tes amusantes envolées et tes déclarations colorées ont fait de toi un concurrent inoubliable. À moins qu’on te mélange avec un autre. Ce qui est probablement le cas.

La semaine prochaine…

La fin approche à grands pas. Dans la cuisine de la vraie vie, Daniel vient de crier : «Il reste une semaine! Grouillez-vous l’dardjière!»

Pour la finale, ce sera une thématique souvenir. Les concurrents devront cuisiner quelque chose en lien avec leur enfance. Amenez-en, des gaufres Eggo (gastronomiques, en forme de tour Eiffel) pis du sirop Aunt Jemima (réduit en gastrique) à manger devant les bonhommes du samedi matin (des reprises d’Apostrophes).

Je vais gastronomiser du baloney roulé pis une beurrée de m’lasse sur pain Gadoua.
– Caroline

La twist-qui-n’en-est-pas-une-parce-qu’annoncée-à-l’avance est annoncée par Élyse : après l’entrée froide (dinde pressée roulée avec une tite olive sur un toutepique) et l’entrée chaude (pizza napolitaine dans son enveloppe), y’a un candidat qui va crisser son camp. On prend tusuite les paris illégaux.

Pfff. Je partais avant la fin ben avant que ça devienne mainstream.
– Clément, chef hipster