D’habitude, Caroline Décoste et Mathieu Charlebois goûtent pour vous à des produits d’épicerie. Ce printemps, ils écoutent plutôt la recette des Chefs dans sa version 2018, avec 40 % moins de matières grasses mais toujours le même bon goût.
Cette semaine, il faudra ranger le Hamburger Helper gastronomique cuisiné à partir de parties fraîches et de parties décongelées parce que le défi est 100 % végétarien.
Les aspirants-chefs ont eu 1 semaine pour se préparer; nous, on a mijoté 7 jours nos jokes de pet.
– Caroline et Mathieu
L’invité de la semaine, le chef Jean Montagard, n’a pas besoin de présentations. Oh? Il en a besoin? Ok d’abord. Premier chef à promouvoir la cuisine bio-végétarienne, il a fait six heures d’avion (électrique, sans doute) juste pour faire passer son message que l’environnement, c’est important. Reconnu internationalement, il est le pionnier de l’assiette de cresson à 50 $.

Tant qu’à l’avoir fait venir au Québec juste pour ça, on va aussi le ploguer comme juge-qui-se-retourne à La Voix.
Le défi
Le chef invité a préparé un menu dans lequel on trouve des brochettes d’avocat et de pamplemousse, un peu comme celles qu’on retrouve su’l side d’une assiette brunch chez Pacini, une rabote de betterave, ou plutôt un truc rouge bouilli dans de la pâte avec une «sauce gastrique aux cerises» (y’a rien qui dit plusse menoum que le mot gastrique), et un riz à l’impératrice Sissi comme dessert.
C’est plus approprié que notre classique gâteau au foie de veau.
– Mathieu, pâtissier plus qu’amateurUne rabote de betterave, ou quand la betterave suit des cours de menuiserie dans la shop de secondaire 2.
– Caroline «Bran de scie» Décoste
Le tout est en mesure de sustenter un gars de la construction le temps qu’il mastique. Pour compléter ce menu dont on ne reparlera pas du reste de l’émission, les concurrents devront cuisiner une entrée et un plat principal. Heureusement, contrairement à la semaine passée, Clément a déjà vu un végétarien.
Durant toute l’heure, cuisiner végé est présenté comme un défi comparable à tirer un autobus avec ses gosses, et il faut convaincre les juges et le public que c’est possible de ne pas manger de viande. Personne n’a travaillé aussi fort à convaincre que de quoi est pas plate depuis l’équipe marketing de l’Office du tourisme de Thunder Bay. Bref, si tu pognes l’envie de cuisiner végé en écoutant cet épisode et que tu achètes du tofu sur un coup de tête à l’épicerie après avoir entendu le chef invité décrire ça comme du «jus de soja coagulé», tu n’écoutais pas attentivement.
La cuisine végétarienne c’est excitant, on ferait la vague mais avec notre va-vite, c’est trop risqué.
– Élyse, qui ne se nourrit que de lentilles bouillies depuis la semaine passée
«On ne peut pas cuisiner végétarien si on n’utilise pas de produits bio», ajoute même le chef invité. Alors toi, à la maison, qui pensait être végétarien : si tu n’achètes pas de brocoli à 18 $ le bouquet qui a été arrosé par de l’eau de pluie récupérée d’un café de troisième vague à Brooklyn par un gars qui joue à temps partiel dans The Barr Brothers, t’es aussi bien de recommencer à manger du steak, parce que tu ne cuisines pas végétarien.
Personnellement, je ne mange pas de cuir ou de laine. C’est mon côté vegan.
– Mathieu

C’est vrai, dit la face d’Élyse qui cultive elle-même son tempeh dans des Smartpot sur son balcon.
Chef Montagardonçalebeaupanais souligne que la meilleure façon de faire un bon plat végé, outre d’y ajouter du bacon, c’est d’associer les céréales et les protéines, histoire d’ajouter un peu de brun à du beige.
J’ai donc mis une poignée de pois chiches dans mes Frosted Flakes.
– Caroline
Poussés hors de leur zone de confort, c’est-à-dire dans l’allée du fauxmage pis des biscuits sans gluten parfaits pour se limer les dents, les candidats essaient de nouvelles choses. Clément, par exemple, cuisine un bout de bois appelé salsifis.
Antoine prépare des haricots verts à l’huile de zaatar qui, on le sait, est une huile récoltée à même le sorcier mécanique qui envoie un enfant dans le corps de Tom Hanks dans le film Big.
Quant à Marc-Antoine, il cuisine un ragoût de haricots sur lequel il va déposer du tofu fumé, ce qui est un peu l’équivalent de mettre une tranche de bifteck sur un lit de steak haché et d’appeler ça un repas complet. Ce sont les vendeurs de cresson à 50 $ qui vont être déçus de son assiette.
Les juges, blasés comme Charles Lafortune quand il animait Le Cercle, ne sont pas impressionnés par les menus des concurrents. «Techniquement, c’est pas wow», déclare juge Laprise, qui fait ainsi de la peine à Clotaire Rapaille.
Il semblerait qu’il y avait un spécial en cuisine sur les pois chiches, car presque tous les aspirants-chefs se sont pitchés dedans comme une femme enceinte dans un camion de Passion Flakies. Un tiers des concurrents y vont à grands coups de falafels en se trouvant créatifs.
Oh oh, mais qu’est-ce que je fais là, féllait pas que je vienne?
– Stéphane Laporte, caché entre deux cacannes de gourganes
On espère yienque que le studio est bien aéré, parce que six plats de pois chiches, c’est dur sur le duodénum. Être dans l’équipe technique, on tiendrait les sources de flamme loin des juges jusqu’à la fin du tournage. #JokesDePet.
Alors qu’il reste 53 minutes au défi, Daniel entre en trombe dans la cuisine et lance un «Come on, gang, mettez-y de l’énergie un peu!» et on devine que la luzerne, ça ne speed pas tant que ça, même si tu la roules en gros bat.

Laurent entreprend de rénover le studio et prépare son sideline comme plâtrier.
Daniel continue de crier après tout le monde pour que tout le monde se déguedine (pardon, il «motive ses troupes»), les aspirants-chefs brassent plein d’affaires beiges et brunes dans des poêles pis toutte pogne au fond et on a l’impression d’assister à la version culinaire du homestaging d’une chambre de motel à Terrebonne, mais personne n’est de Terrebonnehumeur.

Ashley court sur place as if qu’elle avait des calories à dépenser.
Subitement, alors qu’il ne reste que 5 minutes au défi, Daniel devient pushy AF et crie à Ashley «Pas question que tu termines pas! Tout le monde termine!» pis on est comme wooooooooooh Dan, v’là une infusion de camomille au germe de blé, prends ça coolio. Qui aurait cru que de se nourrir juste de côrôttes steamées pis de fèves aux tomates pouvait rendre aussi agressif?

Si tu te mets les yeux cross-sided pis que tu les fermes en même temps, tu peux quasiment penser que c’est 3 rectangles de poulet sur une sauce bolognese.
Élyse fait le countdown le plus stressant de la saison, les yeux quasiment clos et le vibrato dans la gorge, pendant que les aspirants-chefs finissent de garnotter leur garnotte dans de jolies assiettes. «On sent que le niveau a vraiment monté d’un cran depuis deux-trois défis», souligne Daniel, tenté d’ajouter «dans le fond, depuis qu’on s’est débarrassé des pochetrons».

Élyse est overwhelmed à l’idée de consommer autant de pois chiches en aussi peu de temps.
Sans surprise, Clément se ramasse grand gagnant de ce défi potager grâce à son idée, commanditée par Epipen, de faire un curry aux noix de cajou. Idéal pour les lunchs à l’école! Andrée-Anne s’en tire plutôt bien malgré ses tomates en conserve, qui ont visiblement donné un haut-le-coeur à juge Boulay et p’tête même un léger rot surette à Pasquale.
Prochaine fois, deviens agricultrice, développe une nouvelle variété de tomates en faisant des croisements, et cultive tes propres tomates plutôt que d’en prendre en conserve.
– Juge Boulay
Le duo pouish du jour est composé d’Ashley et de Marc-Antoine, qui habituellement gagnent les duels, mais là statistiquement, l’un d’eux devra retourner à la maison le ventre vide avec probablement une folle envie de hot-dogs steamés accompagnés de Ringolos.
Le duel
L’un de vous devra quitter la brigade et devenir bassiste remplaçant dans un band hommage à La Chicane.
– Élyse Misèreocalvairequis
Ce soir, les duellistes devront faire un tempura de légumes et une tite sauce pour les tremper dedans.
On devine dès le départ que c’est à Ashley qu’on devra dire babaille, simplement parce qu’elle a fait de belles tranches de ce légume très connu qu’est le tofu, qui pousse dans les champs de tofutiers.

Oups! La pompe qui garde les concurrents gonflés vient de lâcher.
Le vrai défi aurait été de nous convaincre que l’aubergine n’est pas seulement un emoji coquin, mais bien un légume qui goûte bon. Parce que ça, bonne chance.

Normand parle en mâchant; se sentirait-il pressé par le temps? Est-ce que Daniel est en coulisse à lui crier «Finis de manger pis de juger, Normand! Pas question que tu finisses pas!»?
Vas-tu finir ton duel?
Si tu es Ashley, non. On sent que tu vas aller te claquer un beau gros steak saignant avant de lancer une brique dans la vitrine d’un marché bio sans emballage. Tu vas avoir plein de temps pour ça, maintenant que tu n’es plus aux Chefs. Tourlou!
La semaine prochaine…
On essaie de mettre ensemble les cuisines de la Chine, de l’Allemagne et du Pérou. Au menu : un canard à l’orange et à la choucroute sur… heu… des tranches de cochon d’Inde? Le plus dur ne sera certainement pas de réussir à insulter trois cultures en un seul plat, c’est déjà fait avec le preview.
Je ne reçois plus votre envoi automatique depuis cette saison. Bou hou…
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Si vous parlez de notre infolettre, c’est malheureusement normal. Le manque de temps a fait que nous n’avons pas les moyens d’en produire une chaque semaine.
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