D’habitude, Caroline Décoste et Mathieu Charlebois goûtent pour vous à des produits d’épicerie. Ce printemps, ils écoutent plutôt la résurrection christique des Chefs dans sa version 2018 (la même que l’an passée, juste pas la même couleur).
Nous voici à l’épisode deux, le souvenir de Mélodie s’estompe déjà, tel le goût d’une bouchée de tofu bouilli, et nous sommes prêts déjà à oublier un deuxième concurrent. Et vous, les juges, êtes-vous prêts?

Juge Jean-Luc est clairement le genre à scrapper une vague au stade de baseball.
Alors c’est parti!
LE DÉFI
On prend notre garde-manger à remonter le temps, afin de retourner à cette belle époque où Jehane Benoit avait pas encore commencé à tripper sur le micro-ondes. (Oui oui, c’est arrivé pour vrai.)
Probablement imaginé par une gang de scripteurs du quatrième âge à un tournoi de bridge à la Résidence Du Bon Vieux Temps, le défi consiste à revisiter le jambon à l’ananas en changeant l’ananas pour un autre fruit qui pogne moins dans le partiel.
À ne pas confondre avec le jambon à la Nana, recette qui nécessite au moins deux tasses de Mouskouri bien fraîche.
– Mathieu

En v’là une qui se réjouit sincèrement du choix du défi.
L’affaire, c’est que c’est un peu comme revisiter le canard à l’orange en changeant le canard par un gâteau au chocolat ou l’orange par un deux litres de Pepsi Crystal. Y’a deux ingrédients dans la recette! Si on va chez notre oncle au lieu de chez notre grand-mère, on n’est pas en train de «revisiter notre grand-mère», on est en train de visiter notre oncle. Nous suivez-vous ou on est clairs comme au niveau de Normand?

Ça sent… ah ben oui. Le cul d’cochon.
Parmi les fruits disponibles pour remplacer l’ananas, on trouve l’amélanchier, l’argousier, les baies de sureau, le soucrampion, le cracraloalèmessa et plein d’autres qui ont sûrement été inventés de toutes pièces par l’équipe des Chefs parce qu’on n’a jamais vu ça malgré toutes nos années à arpenter les allées du IGA à la recherche de la fondue au chocolat qui est jamais dans l’allée du chocolat.

Daniel parle de purée de façon trrrrrrrès sensouale.
Ils devront aussi faire une purée, si possible de panais parce qu’y’a rien qui dit plus «jambon à l’ananas» que «splouch de sauce beige dans le fond qui goûte le CHSLD».
Quelle est l’attrape? Les juges veulent que ça goûte l’érable, mais pas que ça goûte sucré. Idéalement, si ça pouvait goûter le jambon, mais pas le porc, ce serait bien aussi.
La semaine dernière, on a mangé salé, ce soir, sucré et la semaine prochaine, Guy Jodoin.
– @beludore
Clément-le-Français se demande comment on peut fourrer un ananas avec du jambon. On lui conseille de ne pas googler ce genre d’affaire-là. Une fois que tu l’as vue, tu peux pas la dévoir.
Marc-Antoine, lui, part avec une couenne de gras d’avance sur les autres, puisqu’il a passé une saison à la Cabane à sucre du Pied de cochon à faire fumer du jambon. Du moins c’est ce qu’on a compris dans ses marmonnements. Peut-être qu’il a juste passé un salon à la compagne à chucre du yéyé de pochon à fumer un sent-bon. Entéka. Marc-Antoine, la prochaine fois, ne te pitche pas dans la tire d’érable juste avant ton entrevue.
«J’ai passé une année à juste faire du jambon», eille scuse on applique où pour cette job-là?
– Caroline
Parlant d’érable, les produits de le sont à l’honneur cette semaine. Mieux encore : ils sont certifiés NAPSI. NAPSI, qui veut dire Naturelle, Algométrique, Papillon, Sensas et Ipelaye on aurait dû suivre un cours de dactylo parce qu’on n’a pas eu le temps de noter comme il faut quand ils l’ont dit.

NAPSI pour Naturelle et authentique, soit tout le contraire de la face de Pasquale quand il doit ploguer le commanditaire du jour.

Surprise, ici utilisé comme synonyme de «tabarslache».
Tout allait comme sur des boulettes pour nos aspirants-chefs, quand la p’tite vlimeuse de face d’Élyse est venue lancer son traditionnel «Aspirants-chefs, je vous demanderais de tout arrêter!».
Qu’est-ce que ce sera, encore, hein, face d’Élyse? Y’a un végan qui demande que son jambon soit remplacé par du tempeh mais que ça goûte quand même pareil comme le jambon? Les aspirants-chefs devront faire mijoter leur jambon dans une infusion de drapeau canadien? Ils devront écrire une chanson à ta gloire en s’accompagnant à la cuillère de bois? QUOSSÉ TU VEUX!??
Elle veut un dessert froid à l’érable qui se sert dans une coupe.

Qu’est-ce qu’on ne mettrait pas dans une coupe pour ta face, belle Élyse.
Oh! Je l’ai! Une coupe de sirop d’érable!
– Mathieu, chef de son divan
Même s’ils ont probablement regardé toutes les saisons d’avant (on le souhaite) et ont pseudo été mis au courant de la game, plusieurs concurrents ont l’air surpris, exactement comme s’ils n’avaient pas vu le preview de l’émission.
Andrée-Ann ne se gère plus et capote comme si elle devait aller entailler elle-même ses érables dans les Cantons-de-l’Est et qu’elle avait 15 minutes pour le faire.
Paméla se retrouve avec le plan de travail d’une hoarder, avec 35 ingrédients, des ustensiles et des magazines 7 Jours de 1998 qu’on peut pas jeter ça, voyons, ça peut encore servir.
– Pam, as-tu vu le Pam?
– As-tu regardé en d’sous de la souris momifiée, à côté de la boîte de cassettes Betamax?
[entendu en cuisine]
Pris de panique, Frédérick se dit que c’est le moment d’oublier la consigne la plus importante à la maternelle pis de courir dans la cuisine avec un couteau. Daniel, pragmatique et économe de voyelles, lui fera plus tard remarquer qu’il faut faire attention à la scurité, c’est important les règles de scurité dans la classe de Monsieur Daniel.
Laurent fait brûler ses chips et pense quelques instants à tout abandonner pour aller devenir éleveur de croquettes de poulet en Montérégie. Il se ressaisit aussitôt et passe à travers l’épreuve grâce à sa philosophie de vie de battant.
Dans un élan de créativité, sûrement pour faire vite parce que ça va plus vite quand on pense pas, un concurrent annonce qu’il fera une sauce vierge pour accompagner son jambon. Pasquale, féru d’astrologie, aurait nettement préféré une sauce Verseau ou Capricorne et laisse sa face le dire sans ambages.

Les trois phases de la face de Pasquale : incrédulité, perplexité, mépris.
Telle une compétition interrégionale de tir au poignet de calibre B (poids jambon), les aspirants-chefs se font aller l’articulation et le carpe (parce que tsé, carpe diem, ou «profite de ton poignet») dans le but de faire une purée lisse lisse lisse, propre à mettre Daniel et sa passion du beurre en émoi.
Ils vont finir sur un cap de roue, comme on dit chez nous.
– Daniel et ses dictons d’unicycle

La méthode Rémi-Chuck Norris-Cloutier : péter la yeule de son panais.

La méthode Laurent : l’achever à coups de cuillère de bois, s’assurer qu’elle ne bouge plus.
Alors qu’il reste 30 secondes, le jambon d’Ashley est encore en train de gambader joyeusement dans le studio et le panais de sa purée n’a pas encore fini de pousser. Ça va pas ben. Le Québec en entier a le motton, un peu comme sa sauce.
«L’important, c’est que t’as pas arrêté. C’est une belle qualité d’un cuisinier que peu importe, quand ça va bien, on continue.»
– Pasquale, que ce qu’on comprend qu’il voulait dire est plus réconfortant que ce qu’il a dit avec des mots
Du côté des gagnants, on trouve Marc-André, dont le jambon était ben laqué, avec deux couches de primer et un beau fini acajou. Et on trouve surtout Antoine. Antoine était deuxième la semaine dernière, il est premier cette semaine et, si la tendance se maintient, il va être juge la semaine prochaine et finir en couple avec Élyse avant la fin de la saison.
Je pense qu’il va falloir le prendre au sérieux, avant on faisait juste rire de lui tout le temps pis on parlait dans son dos.
– Daniel (on reformule)
Parmi ceux qui n’ont pas survécu à la twist digne d’un pouding Jell-O au beutteurescotche, il y a Clément, dont le sabayon s’est séparé. Ce sont d’ailleurs les oeufs qui vont garder le condo.
Le duel
L’un de vous devra quitter la brigade et aller porter son cv au Subway de Place Versailles.
– Élyse Marquis
Ô surprise, Ashley s’en va en duel. Frédérick sera son opposant, parce que son dessert «manquait le oumphf qu’on cherchait d’érable», tout comme de paklow, de zwing et de swish.

Élyse annonce les 5 minutes restantes du duel comme une môman trisse de faire rentrer les enfants par un beau soir d’été.
Les duellistes devront préparer un poke bol, parce que les restaurants de poke sont à 2018 ce que les magasins d’articles de vapotage étaient à 2014. Entrez au hasard dans n’importe quelle bâtisse de Montréal, et vous avez une chance sur deux que ce soit un resto de poke qui était avant un vape shop. Probablement que ton saumon vient juste d’arrêter de fumer itoo.
Le défi du poke bowl, un défi auquel j’excelle, surtout en takeout.
– Caroline
Un poke bol, donc, avec des légumes «présentés de façon raffinée», comme de quoi qu’on pourrait servir avec un monocle ou un chapeau haut de forme à Downton Abbey.
Le saumon, lui, doit être préparé en tataki, le tataki étant un morceau de poisson qu’on n’a pas eu le temps de faire cuire comme il faut. Ashley, spécialiste du pas le temps, part avec une longueur d’avance dans le retard de chronomètre.
VAS-TU FINIR TON DUEL?
Si ton nom est Frédérick avec un k, des tattoos pis des bras, tu vas devoir quitter avec un grand Q. Heureusement, tu ne repars pas les mains vides, car tu dois ramener ta valise.
C’est dur de te voir partir si tôt, Frédérick avec un k. Comme l’a si bien dit Daniel, «la compétition commence à sentir l’émotion», soit une douce fragrance de jambon à l’érable avec un soupçon de swing.
N’oublie pas la scurité, Frédérick, laisse le couteau sur la table pour pas blesser les amis en sortant du studio.
LA SEMAINE PROCHAINE…
On s’envole sur Québecair, Transworld, Nord-East, Eastern, Western puis Pan-American alors que les aspirants-chefs devront préparer des plats mi-trop chauds mi-encore froids qui seront servis dans un petit cart qui servira à bumper les coudes des voyageurs assis dans l’allée.
Ça va faire 47,56 $ de droits d’auteur.
– Robert, qui n’est pas parent avec Mathieu
Hé oui! La semaine prochaine, on «cuisine» de la «bouffe» d’avion #notezlesguillemets. Antoine a déjà fait shotgun sur le petit sac de pinottes.
Quant à nous, on va ressortir nos meilleures blagues de stand-up des années 1990.
What’s the deal with la bouffe d’avion?
– Caroline Seinfeldécoste
Arrivez au moins trois heures avant l’émission, pour l’enregistrement, les douanes et tout. C’est un rendez-vous!
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Un pur délice dans lequel on sent bien l’érable!
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Wow! 2 morceaux de robot pour la référence à Mimi Cracra! 🙂
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