Caroline Décoste et Mathieu Charlebois goûtent pour vous à toutes sortes de choses, afin de répondre à la question «Si tu manges ça, vas-tu finir ton assiette?».
Comme ils sont tannés d’être juste deux à souffrir pour le bien de l’humanité, ils accueillent Émilie Folie-Boivin pour cette édition toute spéciale. C’est une suite pas du tout convenue, assez surprenante et, notre foi, assez appréciée (prends des notes, Patrick Huard) au premier passage d’ÉF-B : Gras baisers de Toronto.
Et puis, on n’avait pas le choix de l’inviter, puisque c’est Émilie qui nous a fait découvrir l’existence des…
POP-TARTS FROSTED CRUSH ORANGE
&
POP-TARTS FROSTED A&W ROOT BEER
Vous avez bien lu : des Pop-Tarts à la liqueur. Oui oui! Des tartes populaires à la boisson douce, saveur agrume accablé ou racinette salsepareille, pour parler un bon français.
La boîte est en anglais… c’est clair que l’OQLF nous watche.
– Le trio nerveux (a nervous trilogy)
Oui, la boîte est en anglais, parce que le produit vient des États-Unis. On y trouve aussi de l’espagnol, parce que le mur n’est pas encore construit.
8 pastelillos para tostar… bueno bueno aye aye aye!
– Quelqu’un dont Espagnol I n’était pas le premier choix de cours
Bref, ne cherchez pas ce produit sur les tablettes du Rachelle-Béry local, il n’a pas encore traversé la frontière légalement.
La dernière fois qu’on a mangé de l’Américain, c’était des Doritos dégeulasses et des pogos déjeuner encore plus dégueulasses. C’est donc plein d’appréhension et armés d’une poignée de Tums que nous replongeons dans la gastronomie de l’Oncle Sam, un oncle qui se pointe dans les partys de famille en triporteur avec sa bonbonne à oxygène mais qui est encore capable de courir pour être le premier la face dans le buffet.
Avant même d’ouvrir un premier sarcophage d’aluminium pour découvrir le Toutankhamon de la gastronomie matinale, plusieurs questions nous tarabustent :
1- Qui a envie de manger ça? (Probablement les gars qu’on voit dans le bus, le matin, en train de caler un 2 litres de Pepsi. Diète, parce qu’y sont pas caves, tsé.)
2- La root beer A&W, cette liqueur à saveur de pâte à dent brune, se prête-t-elle vraiment à la Pop-Tart?
3- C’est qui le sacrament de câliboire de schtroumpf qui a décidé que la racinette, c’était à la salsepareille?
4- De l’Orange Crush, toastée, c’est-tu encore désaltérant?
5- Comment ça que celles au Crush sont «naturally flavored», alors que celles au A&W sont «naturally & artificially flavored»? Y’a pas assez d’arbres à root beer pour fournir? Qu’est-ce qu’on essaie de nous cacher? C’tu à cause des abeilles qui meurent? Pourquoi les abeilles meurent? Y’é-tu trop tard pour changer d’idée pis goûter les Cheerios au beurre d’arachides à place?
Et surtout, cette question fondamentale…
LA POP-TART EST-ELLE UN DÉJEUNER?
Officiellement : oui.
La Pop-Tart a été conçue, en 1964, comme un déjeuner servant à complémenter son bol de céréales (et pas complimenter, dans le sens de «eille t’es ben un beau bol, toi, viens-tu souvent su’l comptoir?»).
Tout le monde sait qu’après un bon bol de Captain Crunch, tu n’as qu’une seule envie: te clancher 36 grammes de sucre sous la forme d’une croustillante tartelette. Trente-six grammes, c’est d’ailleurs l’apport quotidien maximal de sucre recommandé pour un mâle normalement constitué ayant tous ses organes à la bonne place. Pour l’instant.
Faque, bref, la Pop-Tart est un genre de dessert à déjeuner.
Si tu manges pas toutes tes Fruit Loops au Nutella, t’auras pas de Pop-Tart!
– Les pires parents au monde. Ou les meilleurs. Ça dépend de ton âge.
PRÉPARATION ET PRÉSENTATION SUGGÉRÉE
Si t’es plate, tu peux mettre ça simplement dans une assiette, et te rendormir sur-le-champ parce que cristie que c’est plate ton affaire. Coudon, ton imagination est-tu morte quand t’étais en troisième année, après un cours d’art plastique trop intense?
Si t’es motivé, va au dep te chercher une vraie root beer et du vrai Crush à l’orange pour faire un bon accord mets-liqueur (faut bien s’hydrater quand on se réveille d’une brosse au Jägermeister un lendemain de Fuzzy).

Caroline se tient un peu trop avec des mixologues. Slaque la créativité, Caro.
Fin gourmet? Tu shipes ça 3 secondes dans le micro-ondes — tel que suggéré sur la boîte. Tu penses que c’est un peu vain de prendre la peine de se lever, mettre ses pantoufles, trouver des bobettes pas trop sales, marcher dans la cuisine, appuyer sur 2-3 pitons et attendre à côté du micro-ondes, han?
Comment penses-tu les dépenser c’tes calories vides-là, Chose? Faque prends ta paire la moins odorante, enfile-moé ça pis chauffe-moé ça ces belles p’tites pastelillos para tostar-là!

FUNKY!
Mais si t’es quelqu’un qui frappe dedans la vie à grands coups de glucose-fructose, tu peux te dire «Hey, c’est à la liqueur, ce truc. JE VAIS METTRE ÇA DANS UN VERRE, COMME DE LA LIQUEUR!»
Si tu as déjà mangé cinq Pop-Tarts pis t’es sur un astifie de rush de sucre et de pâte qui pogne dans le palais, tu peux virer fou et essayer de passer ta tartelette dans un Soda Stream pour créer la première liqueur au goût de Pop-Tart au goût de liqueur. Si tu le fais, on s’invite.
DÉGUSTATION
Afin de maximiser les chances que ce billet de blogue soit repris dans une prestigieuse revue scientifique comme Nature, Journal of the American Chemical Society ou Véro, nous avons dégusté pour chaque Pop-Tart deux cas de figures : toastée pis tablette.
Émilie a servi de groupe témoin, c’est-à-dire qu’elle a été témoin en direct que Mathieu pouvait pogner un p’tit buzz après deux tartelettes.
Une fois les boîtes de Petri pétries, les erlenmeyers améliorés, les béchers béchés et les extracteurs de Soxhlet ayant extrait whatever de quossé que c’est censé extraire, les données ont été soigneusement compilées et analysées («sur une échelle de ouach à miam, à combien évalues-tu ton menoum?») afin d’en arriver au constat suivant, qui sera d’ailleurs l’abstract de notre papier repris partout en gros titres dans les journaux même si personne s’est donné la peine de lire le reste:
Quand on fait chauffer celle à l’Orange Crush, le filling semble se transformer en tire de Crush. De la tire de Crush, c’est comme de la tire d’érable, mais au lieu de la sève d’érable, c’est du Crush que tu fais bouillir jusqu’à ce qu’il épaississe.
Disons-le, c’est pas les Autochtones qui nous auraient montré ce truc-là!
Mais quand on fait chauffer celle au A&W, ça rappelle la vieille root beer laissée au soleil jusqu’à complète flatitude. C’est pas mal moins excitant, mettons. En fait, ça goûte le rot de root beer (le rot beer, ou le root burp en anglais), moins le mozza burger pis les gniongnionringnes à la place des frites.
J’ai l’impression de manger ce que goûte l’haleine du matin de la mascotte.
-Caroline, qui n’est pas amatrice de racinette (ni de mascotte d’ailleurs)
En général, le manque de pétillant est un problème. Ne serait-ce que parce que tu ne peux pas faire la blague de brasser la Pop-Tart avant de la refiler à une victime innocente, qui se ferait alors splasher du filling brûlant dans’face en mordant dedans.
ÇA, C’EST DRÔLE!
– N’importe quel mononcle
VAS-TU FINIR TON PASTELILLOS PARA TOSTAR?
Full disclosure : Émilie a dégusté ces tartes pop divines y’a une couple de semaines, au déjeuner, pis même pas par désespoir. Elle s’est enfilé celle à la root beer comme s’il n’y avait pas de lendemain (y’a eu un lendemain, pis toute a passé par où ça devait passer, vous regarderez sa Story Instagram).
Le goût de la root beer A&W est fidèle. Fidèle comme Papa Burger, qui est encore avec Mama Burger après toutes ces années, malgré le fait que Teen traverse une adolescence trouble depuis les années 60 et que Grandpa Burger colle encore au lieu d’aller dans une maison de vieux burgers.
Ceux qui redoutent les gaz que cause l’ingestion liquide de root beer peuvent déjà sortir les crécelles et alerter leur 8e voisin : Kellogg’s a créé une alternative solide (au sens propre comme au figuré) et assez satisfaisante.
Pas de crush pour le Crush à l’orange, même si les attentes étaient peu élevées (au niveau du sol, mettons).
Ça goûte correct, sans plus.
– Christian Bégin, tanné que les Pop-Tarts
prennent la place des comédiens dans les films
Émilie et Mathieu ont trouvé qu’il y avait trop de coin dans les Pop-Tarts, des coins insignifiants, 100 % pâte. Caro trouve que les coins, c’était la meilleure partie, car goûtant moins la flatulence de mascotte. On peut donc dire qu’il y en a pour tous les goûts, de ceux qui en ont à ceux qui n’en ont pas.
En terminant, et au cas où les frères Kellogg nous liraient d’outre-tombe, voici la liste des saveurs que nous aimerions voir apparaître :
- Pesto, parce que tout est bon avec du pesto
- Viande et patates en cubes, pour en faire un genre de mini-tourtière
- Huile d’olive, kale et oméga-3, pour avoir l’impression de manger santé
- À la sriracha, parce que c’est ben la seule affaire qui existe pas encore à saveur de sriracha
- Deux oeufs tournés, bacon, pain blanc, tites patates, pot de binnes, tranche de tomate déprimée et trop de melon parce que ça coûte pas cher le melon. Un moment donné, c’est un déjeuner ou ce l’est pas.
Au travail, messieurs K!
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Une réflexion sur “#31 – Je t’offrirai des Pop-Tarts à la liqueur pour déjeuner”