Caroline Décoste et Mathieu Charlebois goûtent pour vous à toutes sortes de choses, afin de répondre à la question « Si tu manges ça, vas-tu finir ton assiette? »
Au menu :
LE STAGG CHILI DYNAMITE HOT
De tous les mets ayant le même nom qu’un pays, le chili est sans doute notre préféré, loin devant le turkménistan, ce ragoût de pommes de terre, de patates et de tubercules. Loin devant la graisse, aussi.
La présence de bœuf haché en mottons et de haricots fait du chili le mets flexitarien par excellence.
C’est un plat que végétariens et carnivores peuvent partager,
et être également déçus.
— Caroline
Celui de Stagg se targue d’être DYNAMITE HOT AVEC DU FEU EN ARRIÈRE, et les majuscules semblent de mise. On s’imagine terminer le repas en crachant du feu comme Mario qui vient de pogner une fleur, de la boucane qui sort des oreilles comme dans un vieux cartoon et un air un peu épais comme le gars moumoune qui croque un piment dans une annonce de lait.
Soyons honnêtes : nous sommes inquiets. La dernière chose épicée qui a franchi nos lèvres fluettes de dégustateurs, c’est le Kraft Dinner Spicy Cheddar Épicé. Il n’y avait pas de quoi écrire à sa mère, sauf pour lui dire de ne jamais acheter ça.
Remarque, ma mère serait contente de ravoir de mes nouvelles…
— Mathieu, fils indigne
PRÉPARATION
On a beau revirer la canisse de tous les sens, on ne trouve pas quoi faire avec. Il y a bien une petite pinouche en métal pour ouvrir le dessus, mais pour la suite, nous voilà démunis. Aucune instruction!
Alors, on se demande : est-ce si épicé qu’il n’est nul besoin de le faire chauffer en plus? Est-ce possible?
Et pourquoi Hydro-Québec ne chauffe-t-il pas les maisons avec du jalapeño?
ON NOUS CACHE DES CHOSES!
— Caroline
Forts de notre expérience passée avec du brun en kékanne, on prend un risque culinaire que n’aurait pas renié les juges des Chefs!, sauf peut-être le Français qui n’est jamais content à moins que ce ne soit une tarte Tatin : on verse le chili dans un bol.
On envoie ensuite au micro-ondes, en espérant que les vapeurs qui s’échappent déjà de la boîte s’aèrent pendant que le ti-plateau en verre tourne pis que ça splouche partout sur les parois.
PRÉSENTATION SUGGÉRÉE
Si on se sent fancie, on peut essuyer le tour du bol avant de le servir. C’est le plus loin qu’on est allés dans la présentation.
Vous pouvez aussi acheter une canne de fromage râpé, une canne de guacamole, une canne de crème sûre et une canne de coriandre hachée et manger tout ça avec une canne de croustilles de maïs, comme les vraies Mexicannes.
Comme un kit de survivaliste pour le Super Bowl.
— Mathieu
DÉGUSTATION
C’est du chili en canne. Sans surprise, ça sent le chili et la canne, un duo de DYNAMITE (dans le sens que ça donne un peu envie de tout faire sauter). Il y a un petit côté métallique dans le mix, comme si l’artificier responsable des saveurs avait oublié le détonateur dedans.
Le gouvernement américain avait organisé un coup d’État dans ma canne.
C’est un des risques de manger du chili.
— Mathieu
On remarque d’emblée de beaux morceaux de viande. En ces temps d’austérité, le steak haché nous donne un bel exemple de solidarité, il souligne l’importance de se tenir en mottons. On est un peu émus.
Ça se brasse bien. Le chili rentre parfaitement dans une cuillère. Et euh… c’est pas mal le plus qu’on peut écrire sans y goûter. Faut y goûter, hein? On n’a pas le choix? Humpf… Mais ça risque d’être piquaaaaaaaant.
Ok. On goûte. Dans 3, 2, 1…
…
Ben là.
Si ça c’est DYNAMITE HOT AVEC DU FEU EN ARRIÈRE, les Soeurs Boulay font du death métal et Geneviève Pettersen est la Stephen King du Québec. C’est au mieux un pétard mouillé à la sauce tomate, pis pas le genre de Marie-Chantal Toupin.
Si on avait construit le chemin de fer canadien avec ce genre de dynamite, il n’y aurait pas eu 2 200 Chinois de morts.
En conférence de presse, Couillard a réitéré sa confiance en le jalapeño
qui s’est finalement fait montrer la porte trois jours plus tard.
— Caroline, politologue DYNAMITE HOT
VAS-TU FINIR TON ASSIETTE?
Si tu es du genre insécure qui cherche à avoir l’air d’une brute, oui : l’étiquetage te donnera l’impression d’être un casse-cou de la fourchette.
C’est parfait pour impressionner la petite caissière. « R’garde, c’est écrit DYNAMITE HOT AVEC DU FEU EN ARRIÈRE pis j’ai même pas peur », dira ton air confiant alors que ladite tite caissière passera la canne au scanneur et que le toudoudouiiiiiit retentira tel un cri de guerre à travers les allées désertes d’un triste dimanche soir de mars slocheux.
Chez toi, tu pourras tranquillement le faire chauffer juste-assez-mais-pas-trop-pour-pas-te-brûler-la-langue, t’installer devant La Voix pour déguster en pleurant d’émotion ton chili pas hot pantoute, pis terminer la soirée en frottant le dedans de ton micro-ondes, comme le vrai gros bum que tu es.
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Une réflexion sur “#9 —C’était le douze du douze et le chili était épicé”