Caroline Décoste et Mathieu Charlebois goûtent pour vous à toutes sortes de choses, afin de répondre à la question « Si tu manges ça, vas-tu finir ton assiette? »
« À Roume, on fait comme les Roumains », dit le dicton. De passage à Austin, Texas, Mathieu a donc fait comme les Austineux et il a goûté pour vous à la gastronomie locale.
Ce périple culinaire, amorcé avec des Doritos, se termine de la même façon. L’édition internationale de Vas-tu finir ton assiette est fière (et un peu malade) de vous présenter :
Le Doritos LOADED
Ces Doritos sont LOADED comme un gun. Ils n’ont peur de personne. Comme un gun. Que le fromage leur pardonne.
De quoi s’agit-il exactement? Dur à dire. Ces Doritos n’ont des Doritos originaux à peu près que le nom de Doritos.
Dans deux Doritos, j’imagine que Doritos va devoir légalement nous envoyer un chèque. Doritos.
— Caroline
Dans un triangle formé d’une chapelure frite, on a inséré une substance, qu’un vendeur de chars usagés pourrait sans doute faire passer pour du fromage. C’est orange, ça dégage une forte odeur, c’est en forme de triangle… OK, on va arrêter d’être snob et faire comme si c’était des Doritos. (Doritos, Doritos, Doritos!)
Ka-ching! — Mathieu
Le tout est frit et gardé au tiède dans les petits présentoirs des dépanneurs 7-eleven, où le Doritos LOADED est vendu en exclusivité. Mon hypothèse : c’est exclusif au 7-eleven parce que personne d’autre n’en voulait.
C’est un peu comme présenter Hot Dog le film en primeur à la télévision : on s’entend que tu ne t’es pas battu avec FOX ou la BBC pour l’avoir. — Caroline
Tu me donnes envie de manger un hot-dog. — Mathieu
Éric Salvail. — Caroline
OK, j’ai rien dit. — Mathieu
Pour s’en procurer, il vaut mieux s’y prendre tôt en avant-midi. Parce que, croyez-le ou non : ces machins s’envolent rapidement, et pas parce qu’on les lance au bout de nos bras. Semblerait qu’il y a une demande pour ça, même à Austin, le Mile-End du Texas.
Denys Arcand pourrait sans doute faire tourner Le déclin 3 autour de ça.
— CarolineDeux jours à courir après des triangles. Je me sentais comme dans Zelda.
— Mathieu
La dégustation :
Après deux jours de chasse, j’ai enfin pu mettre la main sur ces précieux triangles. Goûtons.
BOOOOOOM!
C’est une attaque!
C’est une entrée par effraction dans le jardin privé de mon plaisir gustatif.
C’est une véritable invasion! Ma bouche est l’Ukraine, la panure orange est la Russie et le filling est Vladimir Poutine qui fait du cheval en chest dans ma bouche.
Ça goûte quoi? Le fromage cheap. C’est pas mal le plus loin qu’on peut aller dans l’analyse. La saveur a bien beau être partout, elle ne crie qu’une seule chose : « Je suis un fromage cheap ».
Je goûte, donc je suis.
— Descartitos
Vas-tu finir ton assiette?
Peut-être, mais je ne vois pas pourquoi : une seule bouchée pourra vous accompagner pendant des heures. Et vous empêcher de frencher, aussi.
Conclusion de ce «On the road» culinaire :
Il m’a fallu du temps pour me débarrasser de ce goût envahissant. Peut-être qu’une gorgée de Dewitos, un Mountain Dew à saveur de Doritos (oui, ça existe) aurait pu m’aider. Je n’en avais pas. J’ai donc mangé une poignée de cette terre un peu orangée qui s’accumule sur le sol texan.
Et c’est avec la peur (et le Doritos LOADED) au ventre que j’ai pris le chemin du retour. Allait-on me laisser retraverser la frontière? Après avoir mangé tout ce que j’ai mangé, allais-je être considéré comme un déchet toxique dangereux? Allais-je pouvoir revoir ma femme et mes enfants? Pourquoi cet agent du FBI me suivait-il undercover?
(Note #1 : C’est écrit très petit sur le paquet, mais les hallucinations paranoïaques font partie des effets secondaires des Doritos LOADED.)
(Note #2 : Il faut donner à César ce qui appartient à César. Tout d’abord, il fait une excellente salade. Ensuite, nous avons d’abord croisé le Doritos LOADED dans un Sandwich Monday, délirante chronique des formidables rigolos de l’émission Wait Wait Don’t Tell Me. Vas-tu finir ton assiette est en partie inspiré de leur travail, alors il faut voir ça comme un petit et très très humble hommage.)
3 réflexions sur “#6.3 (Live from Austin) — Le Doritos est de retour (et il n’est pas content)”